Aujourd’hui on ne parle pas économie, mais affaires! Depuis déjà quelques temps, le Cirque du Soleil vit des difficultés financières. Déjà, ces actionnaires réinvestissent un 50M$ US pour voir à sa pérennité, mais est-ce que ce sera assez?
Dès la mi-mars, on apprenait que le Cirque était en difficultés financières, approchant les différents paliers gouvernementaux pour une aide. Depuis, divers acquéreurs se sont montrés intéressés à prendre actionnariat au Cirque. Il faut d’ailleurs mentionner qu’actuellement la Caisse de dépôt, l’entreprise chinoise Fosun et la firme américaine TPG Capital sont les actionnaires autour de la table. Ces trois grands actionnaires ont déjà effectué un réinvestissement de 50M$ US, soit 70M$ canadien environ, mais est-ce que ce sera assez face à la dette de plus de 900M$ du fleuron québécois?
Un premier pas pour sauver le géant
En entrevue avec Gérald Fillion à RDI économie, le PDG Daniel Lamarre a spécifié que ce n’était pas suffisant à sa survie. Toutefois, il a spécifié que cela permettra une recapitalisation. En gros, cet argent va permettre de prendre le temps d’aller en chercher d’autre. Mais qu’est-ce qui coûte aussi cher? Eh bien, le cirque, c’est comme une entreprise œuvrant en recherche: on démarre un processus de rédaction, de mises-en-scène, de pratiques, sans réellement savoir la performance qu’affichera le spectacle. Avec 21 spectacles actuellement sur pause, le Cirque ne voit pas le fruit de son travail remplir les coffres… Afin de vous illustrer la longueur de ce travail, je me suis permis l’écoute d’un reportage sur le montage d’Alegria 2.0, via l’application Cirqueconnect du Cirque.
Un processus recherché
13 juin 2018: La rédaction commence à discuter de sa vision avec l’équipe de production. À peine 6 jours après, les auditions sont débutées, merci à la révision qui sauve l’écriture du script! Par la suite, toutes les étapes se suivront rapidement: la création des costumes, l’entrainement acrobatique, rencontres d’artistes, enregistrement des trames sonores, essai des costumes et maquillages… tant d’étapes à réaliser. Ce n’est que trois mois avant la présentation, soit en février 2019 que les artistes pratiqueront la mise-en scène. Puis moins de 2 mois avant les premières représentations, l’équipe déménage au chapiteau.
Tout ce processus est long. Pendant ce temps, les employé-e-s sont bien sûr payé-e-s. Cet investissement ne paiera que lors des représentations en public, jusqu’à un an après les premiers déboursés. C’est un peu comme de la recherche et développement: on paie des gens très spécialisés et compétents pour créer quelque chose d’inédit, mais sans commercialisation, point de revenu. À ce titre, Émilie Therrien, conceptrice pour le spectacle Alegria 2.0 le souligne:
On est plus en mode recherche, après ça on va vraiment débuter à concrétiser les numéros.
– Émilie Therrien
Conceptrice acrobatique
Les problème du Cirque sont de cruels problèmes de liquidités. En fait, le COVID-19 a coupé les remboursements de dépenses encourues il y a longtemps. En soit, le Cirque du soleil est une entreprise rentable, sinon la Caisse de dépôt n’y investirait pas un sou! Il en va de même pour les 2 autres intérêts étrangers présents dans l’actionnariat! Le problème, c’est qu’on a fermé les portes du Cirque. Fermant l’entrée d’eau d’un bain quasiment vide, tandis que de l’eau s’écoule toujours par la sortie d’eau, le bain s’assèche. Ne croyez pas que le Cirque ne paie plus d’assurances, ne paie plus de loyers ou tout autres dépenses fixes: celles-ci ne prennent pas repos.
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Ainsi, le Cirque n’est pas défaillant et doit être sauvé. Ce fleuron québécois a besoin temporairement d’eau simplement. Un prêt. C’est d’ailleurs seulement ce que le PDG M. Lamarre demande, loin de lui l’idée d’avoir demandé une subvention! La suite sera à voir!
Avec l’arrivée de l’été, l’Écon’homme prend relâche, les chroniques reprendront de manière plus régulière cet automne, si la rédaction le veut bien! D’ici là, je serai plus irrégulier, mais je tenterai tout de même de produire quelques projets! Merci de me lire et donner écho à ma plume.
-L’Écon’homme