
Le premier mois de cette nouvelle année tire déjà à sa fin. Avec celle-ci, une multitude de possibilités se présentent. L’année 2019 saura nous surprendre sur bien des facettes, mais qu’a-t-elle à nous réserver dans une optique économique? Elle sera des plus surprenante : incertitude et conscience sociétale, en seront les maitres d’œuvres.
Depuis déjà deux ans, le Canada enregistre via sa banque centrale une grande croissance de l’ordre des 3.1%. Ces années ne sont pas terminées, mais nous pouvons prévoir un léger ralentissement de l’économie canadienne, notamment en raison de l’écosystème politique instable. Dans cet ordre d’idée, notre voisin du sud pourrait bien nous réserver de belles surprises. L’Administration Trump est pour le peu imprévisible, augmentant l’incertitude de plus de 25% si l’on se base sur l’Economic Policy Uncertainty Index, conçu par Steven J. Davis. Cet indice mesure l’incertitude d’un pays à partir de l’apparition de certains termes (notamment les mots incertitude, crise, krash, etc.) dans les périodiques. L’incertitude économique du Canada aura grimpé de pas moins de 50 points depuis l’entrée de la nouvelle administration américaine, ce qui ne saura diminuer pour 2019, qui se promet pleine de surprises de la part de nos cousins du sud.
Dans cet ordre d’idée, notre voisin du sud pourrait bien nous réserver de belles surprises.
De cette incertitude, nous pouvons nous attendre à ce que découle une plus grande volatilité des titres canadiens et américains négociés en bourse, ce qui saura déplaire au plus spéculateurs d’entre nous. Ici, il est important de noter que je ne dis pas par là qu’il faut quitter tout placement en bourse ou produit dérivé, toutefois ceux-ci risquent d’être plus mouvementés, il faut donc s’armer de patience et ne pas prendre de décisions trop hâtives, sans analyses préalables. Certains clament une possibilité de crise financière pour l’année à venir, nul ne sait précisément de quoi il en retourne, mais il est certain que les marchés boursiers évoluent de manière inquiétante, surtout lorsque l’on aperçoit le mois de décembre dernier, qui a probablement été le pire de son histoire pour le Dow Jones, indice représentant la bourse des États-Unis. Trump a-t-il réellement l’impact qui lui est prêté sur les marchés? Espérons-le, car la crise guette!
À l’échelle plus locale, outre la montée du protectionnisme et de l’incertitude, il y aura aussi montée du prix de notre panier d’épicerie. Comme à chaque année, l’Université Dalhousie et l’Université de Guelph collaborent afin de dresser un rapport de prévisions qui brosse le portrait des coûts pour l’année qui vient. Cette année, une inflation de près de 1.5 à 3.5% nous attend. C’est donc dire que notre baguette de pain qui coûtait 2.99$ coûtera maintenant 3.06$ en moyenne. C’est dans les légumes que sera la plus grande augmentation, notamment en raison des catastrophes climatiques prenant place dans les pays du Sud. À l’inverse, les viandes et les poissons verront leur prix diminuer, en partie grâce au végétarisme qui est en vogue, ainsi qu’aux inventaires mondiaux qui sont élevés. La viande la plus touchée étant le bœuf, avec plus de 4% de baisse de prix. Cette baisse s’appuie entre autres sur le fait que 37% des québécois.es affirment vouloir diminuer leur consommation de viande rouge afin de diminuer leur empreinte écologique.
Trump a-t-il réellement l’impact qui lui est prêté sur les marchés? Espérons-le, car la crise guette!
Une autre tendance marquée de consommation responsable est celle pour le zéro déchet. En effet, selon l’Observatoire sur la consommation responsable (OCR) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) environ 96.5% des consommateurs croient que c’est la responsabilité de tous et toutes de diminuer les déchets générés par leur ménage. À ce titre, certaines industries seront appelées à changer radicalement pour répondre aux nouveaux besoins de ces consommateurs. Parmi ces nouveaux besoins, mentionnons entre autres l’abandon du suremballage, la rénorécupération, consistant à rénover avec du vieux et la traçabilité éthique des intrants des produits, soit la capacité à retracer la provenance des matières premières d’un bien.
Côté responsabilité sociétale des entreprises, les citoyens corporatifs devront aussi faire leur part. En effet, le Québec sera la première province à percevoir la taxe de vente sur les produits en ligne, aussi appelée taxe Netflix. Ainsi les clients corporatifs aussi paieront pour nos institutions, nos infrastructures et nos régimes sociaux, de par leurs taxes. Cette mesure sera bien accueillie des entreprises québécoises, qui devaient déjà percevoir la taxe sur leurs ventes en ligne. La compétitivité de nos vendeurs web n’en sera qu’à moyens égaux avec ceux des entreprises extérieures œuvrant en ligne au pays. À l’inverse, le gouvernement Trudeau a annoncé le 1er janvier au matin, par message sur les réseaux sociaux, l’abolition partielle de l’impôt pour les PME.
En effet, le Québec sera la première province à percevoir la taxe de vente sur les produits en ligne, aussi appelée taxe Netflix.
Un portrait plutôt sombre : risque boursier accru, baisse de responsabilité verte des entreprises et coût plus élevé à l’épicerie… On peut toujours se consoler en se disant que nouvelle année rime avec nouvelles possibilités. Et c’est ainsi que se termine cette chronique, en vous disant à la prochaine et en vous souhaitant une heureuse et bonne année !
Sources:
Indice d’incertitude des politiques économiques :
http://www.policyuncertainty.com/
Le Dow Jones :
Rapport sur l’inflation alimentaire par l’Université Dalhousie et l’Université de Gueph :
https://www.ledevoir.com/documents/pdf/CanadaFoodPriceReportFRE2019.pdf
Prospectives 2019 par la Banque mondiale :
http://www.banquemondiale.org/fr/publication/global-economic-prospects
Énoncé économique automnal 2018:
https://www.fin.gc.ca/news-nouvelles/speeches-discours/2018/2018-11-21-fra.asp