L’Écon’homme c’est une dose bimensuelle d’économie, parfois tirée de l’actualité. Cette semaine, on regardera quelque chose dont chacun a entendu parler, le COVID-19 ; le coronavirus. Première mise au point, il n’y a aucun lien entre celui-ci et la bière Corona! Même si les ventes de l’entreprise brassicole ont fortement diminué (10%) depuis le début de l’épidémie. Toutefois, outre ce lien saugrenu, d’autres impacts sont selon moi beaucoup plus intéressants, allons voir!
En effet, le COVID-19 est un virus qui fait peur : à grande capacité de dispersion, il remet en question notre terre mondialisée et connectée. En effet, la mondialisation n’a pas seulement amené le mouvement des marchandises au niveaux mondial, mais aussi un plus grand mouvement des personnes entre les continents et régions. Saviez-vous que plus de 1,2 milliards de touristes voyagent chaque année entre les pays? Avec elleux, les bactéries voyagent également. Ce fut d’ailleurs un défi important du coronavirus : il s’est déclenché quelques jours avant le nouvel an chinois, date à laquelle plusieurs millions de chinois.es voyagent dans les différentes régions de la Chine ou encore sortent du pays pour voir leur famille expatriée. Ainsi, on a un feu qui démarrait dans de la paille, se propageant à toute vitesse.
Les placements sur la flotte
Devant ces risques, les autorités chinoises ont resserré les normes de commerce extérieur, exigeant des quarantaines et fermant partiellement leur frontières. Ainsi, la Chine importait moins et exportait moins. Cette fermeture temporaire de la Chine, même si elle n’a pas duré longtemps, a donné un coup au différentes bourses mondiales.
Les indices boursiers américains parlent d’eux-mêmes : le Dow Jones en baisse de 11,2%, le S&P500 en baisse de 11,4% et le NASDAQ en baisse de 12,7%. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un indice boursier sert à représenter l’état général des marchés financiers, dégageant une tendance générale, représentant eux-mêmes un portefeuille constitué de plusieurs actions de diverses entreprises. Ainsi, on peut comprendre que la tendance générale des marchés financiers a été baissière d’entre 11 et 12% suite au Coronavirus.
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Un autre symptôme de ce virus boursier est la hausse de la valeur du CBOE Volatility Index (VIX), ou indice de volatilité du S&P500. En effet, le VIX est un drôle de produit, mais qui donne un bel aperçu des turbulences que vit actuellement la bourse. Le VIX sert à estimer la volatilité, donc les fluctuations de la valeur du S&P500, indice boursier américain. Précédemment produit de spéculation, permettant d’investir dans les fluctuations du S&P500, le VIX s’est avéré un produit fort efficace pour identifier le risque des marchés financiers, prenant même le nom pour les investisseur.e.s aguerri.e.s de Fear Factor! Le VIX a d’ailleurs bien témoigné le risque accru des marchés dû au Coronavirus : VIX en hausse de 64%, ce qui témoigne une grande volatilité et une incertitude élevée!
Quand les banques s’en mêlent
À la suite de ces baisses importantes et de cette volatilité accrue, les banques centrales ont tenu une réunion extraordinaire : les 7 gouverneurs des banques centrales du G7 (7 pays les plus importants économiquement) en conférence téléphonique pour prendre action concertée. Pour le rappel, les banques centrales sont des institutions indépendantes responsables de la stabilisation de l’économie par la politique monétaire.
Nul ne sait réellement les mots qui se sont dit dans cette rencontre hautement confidentielle, toutefois on en connaît les conséquences : lundi la Fed, banque centrale États-unienne abaissait son taux directeur de 50 points de base, passant de 1,75% à 1,25%. Mercredi, c’était à la Banque Centrale du Canada de suivre le bal et abaisser son taux au même niveau que celle des États-Unis. Ces taux sont les taux auxquels les Banques Centrales prêtent aux banques commerciales (Desjardins, RBC, Banque Nationale, TD, Scotia, etc…).
Ainsi on peut s’attendre à bientôt voir une baisse du coût de notre hypothèque, dans le cas où nous avons une hypothèque à taux variable. Le but de cette baisse de taux directeurs? Donner un élan à l’économie ralentissante. La facilité de crédit créée par cette baisse de taux devrait relancer les dépenses et ainsi donner un second souffle à l’économie.
Combien de temps durera encore le Coronavirus? Le COVID-19 infectera-t-il la bourse pour de bon? Je ne sais pas, mais ce virus nous a montré l’importance de la Chine dans l’économie mondiale, mais aussi ses prouesses techniques, construisant deux hôpitaux en moins d’un mois! On se revoit bientôt, mais d’ici là prenez soin de vous et faites attention à votre santé!
-L’Écon’homme
Statistiques du tourisme international:
https://www.globe-trotting.com/chiffres-statistiques-tourisme
Statistiques boursières: Bloomberg (consulté le 5 mars 2020)
Communiqué des banques centrales: https://www.banqueducanada.ca/2020/03/communique-ministres-finances-et-gouverneurs-banque-centrale-g7/