En mai dernier, l’UQTR annonçait, en chœur avec les autres universités du Québec, que la session d’automne 2020 serait offerte presque exclusivement à distance. Il y a quelques semaines, on apprenait qu’il en serait de même pour la session d’hiver 2021.
Considérant que la situation entourant la pandémie de la COVID-19 pourrait potentiellement durer encore quelques mois, il devient clair qu’il faille trouver un moyen d’accommoder ceux et celles qui doivent étudier et travailler à distance. En effet, en raison du télétravail et des études à distance, de nombreuses personnes ont commencé à ressentir diverses douleurs physiques tels que des maux de dos et de tête; ces douleurs seraient, entre autres, causées par les multiples heures passées devant un écran ainsi que par une posture inadéquate. Ainsi, trop peu de gens auraient une aire de travail ergonomique.
Le Zone Campus s’est informée auprès de divers spécialistes afin de savoir comment remédier à cette situation.
Ce qu’en disent les ergothérapeutes
À l’hiver 2020, Anouck Giguère, Julie Sanson, Sarah Lavergne, Pascale Piedalue ainsi qu’Emy Pronovost, cinq stagiaires en ergothérapie sous la supervision de Sophie Guimont, ont réalisé des capsules axées sur les principes d’ergonomie en contexte de télétravail en collaboration avec la clinique multidisciplinaire en santé.
Dans ces capsules, cinq facteurs sont nommés comme influençant la posture lors du travail: les caractéristiques du poste de travail (mobilier, équipement, etc.), l’emplacement de celui-ci, l’ajustement et l’utilisation du bureau, l’éclairage ainsi que la durée et l’intensité du travail. Considérant que la posture et le positionnement de la colonne vertébrale auraient un grand impact sur notre bien-être au court et au long terme, «il est recommandé de varier les positions et de viser une position assise optimale pour éviter et prévenir l’apparition des douleurs.»
Pour ce qui est de l’équipement informatique, on recommande d’avoir une souris externe ainsi qu’un clavier ou un écran externe lorsqu’on utilise un ordinateur portable; l’écran d’un portable étant plus petit et bas que celui d’un ordinateur de bureau, son utilisation prolongée crée une flexion du cou, une courbure du dos et parfois une élévation des épaules. La posture qui vient avec l’utilisation d’un ordinateur portable ne serait pas bénéfique pour la santé musculosquelettique.
S’il n’est pas possible de s’équiper de cette façon, on suggère de surélever l’ordinateur portable grâce à un cartable, des livres ou encore une casserole.
Le point de vue de la chiropratique
Dre Isabelle Pagé, professeure adjointe au département de chiropratique de l’UQTR, avance que «le meilleur conseil à donner aux étudiants en télétravail est d’instaurer différents moyens pour favoriser le mouvement, et ce, entre les périodes de travail ET à même leurs postes de travail.» À ce propos, elle rappelle «qu’un aspect sur lequel les études scientifiques s’entendent (et c’est très rare que l’on peut dire cela en recherche!) est que l’activité physique est associée à des bénéfices sur de multiples sphères de la santé humaine dont les conditions musculosquelettiques».
Ainsi, elle suggère à la communauté étudiante de programmer un minuteur sur leur téléphone à toutes les 30 minutes et d’effectuer le programme Allez Bougez Canada. Dre Pagé recommande également d’inclure à sa routine des exercices d’étirement tels que ceux proposés par le Projet canadien des guides de pratique chiropratique.
Pour ce qui est de l’aire de travail, l’installation d’un pédalier de bureau serait bénéfique puisque cela permettrait aux étudiantEs d’activer leurs jambes en travaillant. Autrement, il serait possible de remplacer sa chaise de bureau par un ballon d’exercice pour de courtes périodes.
Elle conclut en rappelant de bien observer les tensions que l’on ressent assisEs à notre bureau: «Si vous ressentez des tensions dans vos épaules ou vos bras (et que ce n’est pas en lien avec le stress de vos examens!), assurez-vous que vos épaules sont relâchées lorsque vous utilisez la souris ou le clavier.»
Travailler au bureau de façon productive
François Gauthier, professeur au département de génie industriel et spécialiste d’ergonomie industrielle, avance que «tout ce qui concerne la position de l’écran, du clavier et de la souris est prioritaire» dans l’établissement d’une aire de travail ergonomique. Ce serait ces trois éléments qui entraîneraient le plus rapidement des inconforts, des douleurs et même parfois des lésions.
Pour ce qui est de la posture en tant que telle, il rappelle qu’à la maison, il est possible d’adapter notre bureau avec les moyens du bord; qu’il s’agisse de coussins pour le dos ou de boîtes en carton pour reposer les pieds, la fonctionnalité et le confort seraient essentiels, et ce, en tout temps.
Pour en savoir plus, il est également possible de consulter les fiches produites par l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail, secteur «affaires municipales».