De retour avec la chronique Les baisers de papier! Nous avons officiellement changé de saison cette semaine, soit depuis le 23 septembre dernier. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, un changement de saison m’inspire pour écrire. Et que dire de toute la beauté automnale? Les arbres de toutes les couleurs, le vent frais, les lattés à la citrouille réconfortants… J’essaie de vous faire vivre ce moment lorsque vous vous sentez comme si vous étiez dans un tableau vivant. En tout cas, moi, cela me donne envie d’écrire sur la nature et mon émotion du moment. Je réfléchissais à quel type d’écriture correspondrait le mieux à ces thèmes. Le choix ne fut pas très difficile. Étant une grande adepte des haïkus, c’est ce genre littéraire qui m’a paru le plus juste et c’est cela qui sera mon sujet de chronique de cette semaine.
Les origines du haïku
Tout d’abord, pour ceux ne connaissant pas les haïkus, il s’agit d’un genre poétique qui est originaire du Japon. Il s’est ensuite popularisé en France, au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays d’Occident. Les origines du haïku nous amène au 16e siècle où il ne servait qu’à être rédigé pour en faire un simple jeu de l’esprit. C’est le poète Basho Matsuo (1644-1694), qui réussit à transformer les haïkus d’un style comique en un style contemplatif de la nature.
Poursuivons sur les origines des haïkus. Celui qui les a réformé est le poète Masaoka Shiki (1867-1902). Comme nous venons de voir, les haïkus existaient déjà avant le haïkiste Masaoka Shiki. Malgré cela, c’est lui qui les a transformé pour qu’ils deviennent une forme d’art à part entière avec un style conventionnel. De nos jours, nous ne connaissons plus la forme ancienne de ce genre poétique, car comme tout courant littéraire, les haïkus ont évolué.
Comme vous venez tout juste d’apprendre, les haïkus ont évolué depuis leur première apparition au 16e siècle, au Japon. Ils représentaient un moment du quotidien que vivait le haïkiste. Ces petits poèmes japonais devaient absolument contenir un kigo soit un mot mettant en lumière l’une des quatre saisons. Il s’agissait d’un poème difficile à composer puisqu’il devait suivre une règle très précise en ce qui concerne la longueur: il se compose de 17 syllabes qui se découpe suivant le schéma ci-dessous: 5-7-5. Cela équivaut donc à 5 syllabes pour le premier vers, 7 pour le second et 5 pour le dernier.
Les haïkus à l’ère contemporaine
La saisie poétique dans l’instant d’un événement personnel, si modeste soit-il. Le haïku nous apprend souvent à ressentir ce qui est devenu invisible aux yeux de tous.
Alain Kervern. (2017). Haïkus des 5 saisons : variations japonaises sur le temps qui passe. Géorama Éditions. 2022
Au fil des années, la littérature s’est modernisée et les auteurs contemporains ont brisé les règles établies par les deux haïkistes mentionnés précédemment. Le style poétique est maintenant considéré comme étant libre parce qu’il n’y a plus aucune restriction concernant la longueur et le sujet des haïkus. Chaque auteur peut désormais écrire selon leur inspiration du moment et trouver le mot juste dans leur poème sans se soucier de la longueur des vers. Les haikus ne sont pas une forme de poésie réservée à une élite de la poésie. Tout le monde peut en écrire, puisque c’est un genre de poème accessible et créatif qui nous permet de montrer ce que les autres ne sauraient voir en contemplant une situation du quotidien.
Un genre poétique porteur d’émotion
Néanmoins, le haïku n’est pas un poème minimaliste même si, aux premiers abords, il y en a l’air. C’est un poème recherché et travaillé comme n’importe quel autre type de poème et peut porter sur n’importe quel sujet. Les thèmes abordés ne sont donc plus uniquement concentrés sur la nature ou un sentiment face à un paysage. Même si la représentation de la nature est encore un thème populaire pour les haïkistes. il n’est plus obligatoirement utilisé dans les haïkus contemporains. Une chose n’a pas changé: l’émotion reste tout de même le cœur du haïku. Il s’agit du fil conducteur permettant aux mots de représenter un certain ressenti. Tout le monde peut rédiger un haïku et il ne vous faut que de l’imagination et un peu d’émotion pour arriver à en créer un. Même si vous doutez en vos capacités, je suis certaine que vous y arriverez!
J’espère alors que la chronique Les baisers de papier vous en a appris plus sur ce court poème si porteur de grandes émotions. Mais avant de vous quitter, je souhaitais vous partager mon propre haïku de la semaine qui est justement inspiré de ce changement de saison. Vous verrez alors ma façon d’utiliser la saison de l’automne sans nécessairement la mentionner et la simplicité de mon message qui se transmet grâce à l’émotion que je souhaite faire passer au lecteur.
Et vous de votre côté, essayez aussi d’en rédiger un. Peut-être que vous gribouillerez quelques mots dans votre cahier, mais ces quelques mots pourraient devenir votre petit chef-d’œuvre personnel. Et si, malheureusement, vous n’avez pas d’inspiration, ne craignez rien! Vous n’avez qu’à lire ma chronique sur comment contrer le syndrome de la page blanche juste ici!