Nouvelle grille d’admission au doctorat en psychologie clinique: Débat autour de la pondération des notes

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Le 28 janvier dernier, lors de l’Assemblée générale de l’Association des étudiants aux cycles supérieurs en psychologie (AECSP), les nouveaux critères d’admission au doctorat intervention en psychologie ont été longuement discutés. En effet, depuis le 8 octobre 2014, date de la dernière réunion du comité de programme de cycles supérieurs (CPCS), plusieurs modifications ont été apportées à la grille d’admission, concernant principalement la pondération des notes, et dont l’impact n’est pas négligeable selon plusieurs.

Le débat se concentre donc principalement autour du dossier académique et de la cotation des notes de la nouvelle grille d’admission. De nombreux étudiants, qui s’estiment lésés, n’entendent pas en rester là.Deux problèmes majeurs suscitent la controverse. D’abord, «la pondération du dossier académique représente un leurre. Certes, celle-ci diminue de 50 points à 40 points (sur 100), mais il faut savoir qu’une personne ayant la cote minimale de 3,5 avait jadis la moitié des points (soit 25 sur 50) alors que dans la nouvelle grille, elle, tombe à zéro (soit 0 sur 40)», explique Francis Coutu, étudiant au doctorat en psychologie (profil recherche) et coordonnateur pour l’Association des étudiants du Michel-Sarrazin (AEMS).

Un stress supplémentaire

Sur ce premier point, l’argumentaire du CPCS est bref puisque pour ce dernier, selon Alexandre Castonguay qui siège sur le comité à titre d’étudiant, «passer de 25 points à 0 ne change rien, car tous les étudiants partent sur le même pied d’égalité». Or, cette décision est jugée «très mauvaise pour la santé mentale des étudiants», souligne Camie Duhamel, responsable des communications de l’AECSP et étudiante au doctorat clinique. Pour les contestataires, le CPCS véhicule donc l’idée qu’une note de 3.5 ne vaut rien alors que ce n’est absolument pas le cas.

«Le message envoyé par le département est clair: on recherche un élitisme chez les élèves au niveau des notes, mais le type de personne et d’aidant que nous sommes ne sert à rien pour l’admission de futurs psychologues» – Francis Coutu, étudiant au doctorat en psychologie (profil recherche) et coordonnateur pour l’Association des étudiants du Michel-Sarrazin (AEMS).

À cet effet, Alexandre Castonguay explique que lorsque le vote s’est effectué en comité de programme, il n’était pas nécessairement conscient des inconvénients et débats qu’une telle décision engendrerait.

L’excellence scolaire prime sur l’humain

Le deuxième problème majeur dénoncé en Assemblée générale concerne la «différence au niveau du pointage entre une personne qui obtient 4,25 de moyenne et une autre qui obtient 4,19», indique Francis Coutu. En fait, «l’écart est de 15 points entre une personne ayant 4.0 et une autre ayant 4.3. C’est-à-dire qu’une cote de 4.0 vaut 25 points sur 40 et qu’une cote de 4.3 en vaut 40», précise Camie Duhamel. Auparavant, aucune différence de points n’était faite de 4.0 à 4.3. Or, les étudiants considèrent qu’une moyenne de 4.0 sur 4.3 correspond amplement aux exigences de réussite d’un doctorat clinique, au même titre qu’une moyenne supérieure.

Afin de justifier sa position, le CPCS soutient que parmi tous les indicateurs que la grille d’admission permet d’évaluer, la note au baccalauréat est l’indice qui prédit le mieux la réussite au doctorat. «Cela encourage donc une surperformance et une plus grande compétition entre les étudiants. Ainsi, le message envoyé par le département est clair: on recherche un élitisme chez les élèves au niveau des notes, mais le type de personne et d’aidant que nous sommes ne sert à rien pour l’admission de futurs psychologues», déplore Francis Coutu.

Une affaire à suivre

«Ce qui est contradictoire là-dedans, c’est que la démarche initiale du changement de la grille d’admission était de faire en sorte que le poids de la note soit un peu moins élevé, et que tous les contenus un peu plus cliniques, comme la relation d’aide, soient plus valorisés. Or, maintenant, on s’aperçoit que la note a pris plus d’ampleur. Ça pousse les étudiants à viser l’excellence et à délaisser le reste», constate Camie Duhamel.

Le dossier reste donc ouvert et les étudiants travaillent à la rédaction de propositions qu’ils soumettront prochainement au CPCS.

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