Par François Champoux, étudiant à l’Université du troisième âge (UTA) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
Je me souviens quand j’étais jeune, j’allais à l’école parce qu’il le fallait bien; il fallait apprendre le français, l’anglais, les mathématiques, la géographie, l’histoire, l’algèbre, même la bienséance et la religion! J’allais à l’école pour apprendre, mais surtout pour pouvoir un jour avoir un emploi, un travail qui me permettrait de «gagner ma vie».
«Gagner ma vie !», quelle drôle d’expression, n’est-ce pas ? Mais combien juste, cependant! On reçoit la vie comme un don, comme un cadeau, mais on réalise un jour qu’il n’y a rien de donné, qu’il n’y a rien de gratuit: il faut le mériter et même trimer dur, très dur pour, des fois, ne rien récolter! La vie, si on ne la mérite pas, si on ne la gagne pas, on la perd petit à petit et l’on meurt. On perd ce qu’on a reçu gratuitement.
J’espère vivre jusqu’à 102 ans. J’ai programmé mon cerveau à cette fin.
La chance que j’aie eu d’aller à l’école, je ne l’ai réalisée que tard dans ma vie; en fait, ce n’est qu’au mitan de celle-ci que j’ai pris conscience que je ne savais pas grand-chose. Malgré mon diplôme de l’UQTR, j’étais un ignare, non pas que mes professeurs étaient des incompétents (bien au contraire; j’ai eu la crème), mais que mes connaissances acquises m’enseignaient toutes celles qui me restaient à acquérir! Là, j’étais devant l’infini, un gouffre impossible à remplir.
Cette prise de conscience m’a donc appris ceci: je devais pour le reste de mes jours avoir cette humilité de toujours apprendre. Et par un hasard incroyable, j’ai découvert le professeur Alexis Klimov et ses amis philosophes qui m’ont enseigné Socrate. Là, j’ai officiellement su que je ne savais pas, que je ne savais rien, et que tout était à apprendre! Depuis, j’apprends sans cesse; pas tout, mais j’essaie. J’espère apprendre jusqu’à mort s’en suive, jusqu’à mon dernier souffle. S’il est vrai que Socrate apprenait à jouer de la flute la veille de son exécution par la cigüe comme le veut la légende, je pourrais peut-être bien apprendre à tirer un joint avant de finalement agoniser! Ça me rendra ainsi «la mort heureuse !»
J’espère vivre jusqu’à 102 ans. J’ai programmé mon cerveau à cette fin. Mais, pourquoi pas 150 ans diriez-vous? Parce que toute bonne chose a une fin: ça doit finir. Mon projet: être. Être intensément «moi», comme dit Brel dans sa chanson Les bourgeois. Le serez-vous aussi? Il le faut.
S’il est vrai que Socrate apprenait à jouer de la flute la veille de son exécution par la cigüe comme le veut la légende, je pourrais peut-être bien apprendre à tirer un joint avant de finalement agoniser!
À ce jour, depuis Alexis Klimov, j’ai eu la chance de découvrir plusieurs philosophes de haut niveau; la compagnie des philosophes dans la vie de tout être humain est celle qui favorise la vie ici-bas, son émancipation intellectuelle, celle qui nous permet d’être ce petit «plus» sans prétention, d’être critique à notre propre bêtise. Car, oui, nous sommes bêtes et pouvons l’être stupidement, supérieurement!
La réflexion avant l’agir doit nous être enseignée: nous devons apprendre à nous servir de notre cerveau et de ses capacités cognitives, émotives, affectives. Il faut se rappeler constamment que l’utilité de ce singulier organe doit être apprivoisé, formé, forgé, formaté, bridé, tuteuré; sinon le risque est grand qu’il se racornisse, se croyant trop tôt parvenu à maturité. Cette erreur-là est la pire qui nous guette tous, qui nous séduit tous, diplômés de n’importe quelle discipline de travail. On n’a jamais fini d’apprendre. Jamais!
« On ne sait jamais », disait Jean Gabin dans son monologue chanté: « Je sais! Je sais! Je sais! »
Pour celles et ceux dont la compagnie des philosophes intéresse, je vous suggère ces premières choses:
- La toute dernière création: La Société de philosophie des régions au cœur du Québec, dont son président est monsieur Jimmy Plourde, professeur de l’UQTR (https://sprcq.wordpress.com).
- « La compagnie des philosophes » de Longueuil et son site web http://cdesphilosophes.org.
Quelles chances à ne pas rater !
« La philosophie, par nature, vise au mieux-être des individus et des collectivités. Il s’agit de penser mieux, pour vivre mieux, avec soi, avec les autres et avec la nature. » –Extrait de la page web de La Compagnie des philosophes.