«Réfugiés à Trois-Rivières, d’hier à aujourd’hui»: Au-delà des frontières de la réalité quotidienne

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Adis Simidzija, Rana Al-Khateeb ainsi que Maude Fontaine sont prêts à répondre aux questions de l'animatrice Patricia Powers. Photo: David Ferron
Adis Simidzija, Rana Al-Khateeb ainsi que Maude Fontaine sont prêts à répondre aux questions de l’animatrice Patricia Powers. Photo: David Ferron

Le 29 novembre dernier s’est tenue une conférence réunissant Adis Simidzija et Rana Al-Khateeb ainsi que Maude Fontaine, intervenante au Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) de Trois-Rivières. Les trois invités ont répondu aux questions de la chroniqueuse culturelle et chargée de cours Patricia Powers. L’événement était organisé par COOPSCO Trois-Rivières et l’Université du troisième âge (UTA).

Les quelque 35 personnes présentes pour «Réfugiés à Trois-Rivières, d’hier à aujourd’hui», ayant eu lieu à l’amphithéâtre du pavillon Pierre-Boucher de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ont découvert un portrait des nouveaux résidents de Trois-Rivières.

Le discours de madame Fontaine a été une source importante d’informations, dont certaines détruisent les préjugés. Par exemple, le gouvernement fédéral offre aux réfugiés un prêt. Selon l’intervenante du SANA, le Canada est le seul pays à favoriser l’emprunt plutôt que le don.

Afin de mieux faire comprendre l’importance de se montrer accueillant, madame Fontaine souligne que n’importe qui fuyant un pays en guerre souhaiterait voir les bras ouverts d’un autre pays pouvant offrir la promesse d’une meilleure vie.

Celle qui œuvre pour le SANA depuis dix ans tient à souligner la générosité des Trifluviens alors que quelque 70 réfugiés syriens sont arrivés l’an dernier. Plusieurs citoyens se sont mobilisés soit pour faire du bénévolat, soit pour faire des dons. Madame Fontaine a également raconté l’esprit de famille et de solidarité qui se forme au sein du SANA. Elle mentionne notamment les différents repas où les convives préparent un mets traditionnel de leur pays d’origine. Entre les périodes chargées pour l’organisme, il est donc possible de célébrer dans un esprit fraternel.

L’organisme compte parmi ses effectifs une autre des trois conférenciers, madame Al-Khateeb. D’origine irakienne, elle s’est exilée en Syrie dans un premier temps afin de fuir le conflit armé déclenché en 2003. En 2012, la guerre civile éclate dans son pays d’accueil. Le Canada lui offre alors une terre d’asile.

Durant les premiers mois en sol trifluvien, la diplômée dans le domaine des technologies s’enfermait dans sa chambre. Le fait d’être coupée d’une partie de sa famille et de ses amis, de devoir vivre dans une autre langue et d’avoir l’impression que rien n’aboutissait rendait son quotidien plutôt morose. Puis, madame Al-Khateeb a décidé de prendre le taureau par les cornes, d’améliorer son français et de s’impliquer auprès des nouveaux réfugiés.

Se sentant nerveuse au début de la conférence,  la Trifluvienne d’adoption a démontré son sens de l’humour et son intégration à la culture québécoise. Elle s’est tellement bien adaptée qu’alors que son médecin lui a conseillé de ne pas abuser de la poutine, elle lui répond: «Lâche pas la patate»!

«Lâche pas la patate!», ou comment l’intégration peut se témoigner au quotidien.

L’histoire d’Adis Simidzija est aussi passionnante. Arrivé à Trois-Rivières en 1998, le candidat à la maîtrise au Département de lettres et communication sociale raconte que sa mère hésitait à partir de la Bosnie avec lui et son frère. La présence de membres de la famille au Québec a été l’élément déclencheur. Adis avoue également que lui et son frère voulaient protéger leur mère en cachant certains pans de leur quotidien.

Le conférencier relate que son amie a constaté que lorsqu’il était au téléphone, le ton de l’intervenant a changé une fois que son nom a été dévoilé. Malgré cet exemple manifestant une certaine forme de préjugé, il a l’impression que lui et son frère commencent à acquérir un certain statut social témoignant de leur intégration.

Auteur du livre Confessions d’un enfant du XXIe siècle, Adis a reçu récemment une bourse pour effectuer un séjour dans son pays natal. Ce séjour doit lui permettre d’avancer la rédaction de sa maîtrise, conçue sous la forme d’un récit autobiographique.

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