
Le 18 mars dernier, Maxime Durand, ancien étudiant au baccalauréat en histoire de l’Université de Montréal, a été invité à présenter une conférence aux étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières sur le parcours qui l’a amené à travailler chez Ubisoft comme consultant historique pour les jeux Assassin’s Creed.
Monsieur Durand, qui est maintenant employé permanent, a expliqué comment il a obtenu ce poste, a donné certains conseils concernant des expériences de travail pertinentes et a décrit en quoi consistaient ses fonctions au sein de l’entreprise de jeux vidéo.
Obtention du poste
Monsieur Durand a commencé par expliquer que, tout comme quelques-uns de ses collègues universitaires, il s’était inscrit au baccalauréat en histoire en espérant par la suite faire une maitrise et possiblement un doctorat. Un courriel envoyé aux étudiants du Département en histoire, dans lequel une offre d’emploi chez Ubisoft était décrite, l’a fait changer ses projets. La personne recherchée devait avoir de très bonnes connaissances en histoire, particulièrement pour la période de la Révolution américaine, devait être dynamique et connaitre à peu près tout de la période historique mentionnée.
Selon Monsieur Durand, ce n’est pas seulement grâce au fait qu’il s’intéressait particulièrement à la Révolution américaine qu’il a été choisi comme consultant historique, mais aussi grâce à ses diverses expériences connexes, comme son stage d’enseignement en anglais à McGill et le fait qu’il ait été guide et interprète dans un musée. «J’ai aussi fait preuve de beaucoup de transparence pendant mon entrevue et j’ai présenté des points qui, selon moi, auraient pu être intéressants pour des joueurs. Comme j’ai deux frères dans le domaine, je savais à peu près ce qui pourrait les intéresser», expliquait Monsieur Durand. De plus, selon lui, être proactif et répondre rapidement à une demande d’emploi est un signe de dynamisme et d’intérêt.
Les tâches
Les tâches liées au poste de consultant historique consistent en plusieurs aspects. Tout d’abord, l’historien doit chercher des sources, entre autres sur les changements iconographiques entre la période étudiée et maintenant. Il doit également étudier des archives afin de recréer le plus fidèlement possible les villes, les costumes et même les métiers de l’époque ainsi que les personnalités qu’il était possible de croiser dans les différents quartiers des villes, selon leurs principales classes sociales et occupations. Monsieur Durand explique que, pour ce qui est des costumes et des reconstitutions des villes, il est arrivé parfois que lui et son équipe aient à faire des généralités historiques, plutôt que de rester fidèle à 100% aux réalités de l’époque. «Comme le personnage principal tue souvent des gardes, il aurait été mal vu que certains postes, qui étaient habituellement attribués à des enfants à l’époque, le soient aussi dans le jeu», expliquait Monsieur Durand. Par contre, pour ce qui est des faits historiques, il était important qu’ils soient fidèlement représentés.
L’historien doit aussi faire un certain travail de diplomatie, car il doit bien sûr trouver les informations historiques, mais en plus, il doit convaincre l’équipe de les intégrer dans le jeu. Il met aussi l’équipe en contact avec des éléments de l’époque, comme des mousquets, des épées, des instruments de musique ou des reconstitutions de batailles, afin que les membres comprennent bien la dynamique qu’ils doivent intégrer au jeu. Il fait aussi affaire avec des experts externes lorsqu’il doit approfondir certains sujets.
Selon Monsieur Durand, pour exercer ce métier, il faut être passionné et ne pas avoir peur de s’investir. «Lorsqu’on est près de l’aboutissement d’un projet, il n’est pas rare de faire des semaines de 70 heures, mais lorsqu’on voit le résultat, on se dit que ça vaut la peine».