
Depuis plusieurs années, les adaptations cinématographiques des œuvres provenant du répertoire de Stephen King abondent sur les écrans. Je suis forcé d’avouer que bons nombres d’entre elles demeurent parfois très faibles ou ne pas dire médiocres. Malgré tout, de nombreuses adaptations de Stephen King méritent amplement le détour, tels que Stand By me (1986), Shawshank Redemption (1994), The Green Mile (1999). Cependant, depuis la sortie du film It (2017), on constate une volonté d’effectuer des adaptations à plus grand budget.
The Shining (1980)
Adapté il y a près de 40 ans par Stanley Kubrick, The Shining demeure une œuvre majeure dans la bibliographie de Stephen King. Malgré certaines divergences entre l’œuvre originale et l’adaptation cinématographique de Kubrick, mettant en vedette Jack Nicholson et Shelley Duvall, The Shining est demeuré gravé dans la mémoire collective comme étant un film d’horreur culte. Souvent considéré comme sacré par la communauté cinématographique, aucun réalisateur n’avait osé se plancher sur une suite de The Shining. En ce sens, près de 40 ans après sa sortie, voilà que le réalisateur américain Mike Flanagan (The Haunting Of Hill House, 2018), nous offre une suite tant attendue au récit macabre grâce à l’adaptation du roman de Stephen King, Dr Sleep.
Il y a près de 40 ans, Stanley Kubrick marquait l’imaginaire et surtout le cinéma d’horreur en nous offrant une adaptation libre du roman The Shining. À la suite de la perte de son emploi, un père de famille alcoolique Jack Torrance (Jack Nicholson) se voit offrir un contrat de travail, celui d’entretenir un hôtel durant la période hivernale avec sa femme (Shelley Duvall) et son fils Danny, Doc (Danny Lloyd). Pourquoi le terme Shining? Puisque Danny possède un pouvoir mental, celui de communiquer par la pensée et de voir des phénomènes paranormaux, typiques de l’œuvre de Stephen King (Carrie, Firestarters, The Dark Tower). Ici le film diverge grandement du roman, puisque Stephen King traitait particulièrement des ravages de l’alcoolisme sur le tissu familial tandis que Kubrick va plutôt aborder le thème de la descente dans la folie afin de mettre en scène la rage meurtrière du père dans les différents corridors hantés de l’hôtel Overlook.
Dr Sleep (2019)
En 1980, à la suite des événements de l’Overlook, le jeune Danny Torrance emménage avec sa mère en Floride afin de ne plus jamais voir de neige. Guidé par le fantôme de Dick Hallorann, il tente de chasser les différents esprits de l’Overlook qui le pourchasse. À la même époque, un groupe de créatures vampiriques pourchasse les enfants ayant le don de Shining afin de se nourrir de leur peur et de leur souffrance. Ici, les créatures nous rappellent le clown Pennywise de ÇA. En 2011, Danny (Ewan McGregor) est devenu alcoolique, tout comme son père, et tente de survivre en fuyant la réalité et les démons de son passé, mais surtout, il tente de réprimer son don de Shining par l’ivresse. Alors qu’il emménage dans une petite ville, il se lie d’amitié avec Billy Freeman, un membre des A.A. La sobriété l’amène à retrouver la pleine puissance de son don. À l’aide de la pensée, une jeune fille du nom de Abra Stone lui demande de l’aide afin de la protéger contre un groupe de créatures. À l’aide de son Shining, il tente de protéger la jeune fille, cependant, un seul endroit est susceptible de détruire les créatures, et ce à leur propre risque, l’Overlook…
Il y a près de 40 ans, Stanley Kubrick marquait l’imaginaire et surtout le cinéma d’horreur.
De nombreux clins d’œil
Dr. Sleep, contrairement au Shining de Stanley Kubrick, est une adaptation beaucoup plus fidèle de la version de Stephen King. À l’époque, King avait renié le film de Kubrick, l’accusant d’avoir épuré le récit et d’avoir écarté les thématiques principales que sont l’alcoolisme et l’amour paternel. Cette fois-ci, Mike Flanagan se réconcilie avec l’œuvre de Stephen King tout en offrant un puissant hommage à l’œuvre de Kubrick. À de nombreuses reprises, nous retrouvons avec enthousiasme les différents lieux de l’Overlook, reprenant parfois les mêmes plans de caméra utilisés par Kubrick. De nombreux clins d’œil sont présents notamment lorsqu’il est question des différentes chambres de l’hôtel dont la 217 et la 237, là où les différents esprits vont tourmenter Doc durant son séjour. De plus, la présence des esprits, dont les jumelles, la vieille dame dans la baignoire, Delbert Grady, Tony et Jack Torrance.
En somme, Dr Sleep est une excellente adaptation de l’œuvre de Stephen King. De plus, les cinéphiles, mais surtout les admirateurs de Stanley Kubrick apprécieront certainement les nombreux clins d’œil. Par ailleurs, d’un autre côté, les amateurs de Stephen King aussi trouveront leur compte dans cette conclusion et second volet du Shining.
Suggestions de la semaine
1-The Irishman (2019) Martin Scorsese
2-Parasite (2019) Bong Joon-ho
3-La femme de mon frère (2019) Monia Chokri
4-Three Billboard Outside Ebbing Missouri (2017) Martin McDonagh
5-The Killing of a sacred Deer (2017) Yorgos Lanthimos