Un peu de cinéma: The King of Staten Island, Judd Apatow (2020)

0
Publicité
Un peu de cinéma
Crédit: Sarah Gardnier

The King of Staten Island est le huitième long métrage du réalisateur américain Judd Apatow. Figure incontournable de l’humour indépendant américain, Jude Apatow est le réalisateur des séries télévisées Freaks and Geeks (1999-2000) et Love (2016-2018). Au grand écran, on le connait notamment pour des comédies telles que The 40-Year-Old Virgin (2005) ainsi que Knocked Up (2007). Il se démarque particulièrement en 2009 avec la sortie de Funny People, une comédie noire et dramatique avec Adam Sandler, Seth Rogen et Leslie Mann. 

Dans The King of Staten Island, Apatow renoue avec la comédie noire dramatique. Ce film a été écrit par le réalisateur en collaboration avec Dave Sirus et Pete Davidson. Le scénario est inspiré de manière semi-biographique par la vie de Pete Davidson dont le père est décédé en exerçant son devoir de pompier lors des attentats du 11 septembre 2001. En ce sens, Pete Davidson se met lui-même en scène en tant que principal protagoniste de ce film au côté de Marisa Tomei, Bill Burr, Maude Apatow et Steve Buscemi. 

The King of Staten Island, dans l’ombre de Manhattan 

Dès les premières images de ce film, le ton est donné. Contrairement à The 40-Year-Old Virgin, le spectateur est amené à rire des parts d’ombre et de la vulnérabilité du personnage principal. Scott Carlin (Pete Davidson) est un jeune homme de 24 ans qui a abandonné l’école afin de devenir un artiste tatoueur. Cependant, sans talent, il peine à trouver du travail, malgré le rêve d’ouvrir un restaurant combinant gastronomie et tatouage. Il s’agit bien évidemment d’une idée absurde qui rappelle l’idée de Cosmo Kramer dans la télésérie Seinfield, d’ouvrir une pizzeria ou les consommateurs feraient leur propre pâte à pizza. 

Suite à la mort de son père lors d’un incendie, Scott développe de nombreux problèmes.

Suite à la mort de son père lors d’un incendie, Scott développe des problèmes de confiance en soi, de consommation de drogues en plus d’avoir un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité. Alors qu’il conduit sa voiture, il décide d’accélérer en fermant les yeux et provoque une collision entre deux autres voitures. Incapable de prendre ses responsabilités, il décide de poursuivre sa route. Dès lors, comme à plusieurs reprises dans le film, nous ressentons la souffrance émotionnelle du jeune homme, mais aussi le caractère enfantin de celui-ci.

Se retrouver par le tatouage

Si de nombreux films de Judd Apatow traitent du choc de l’entrée dans l’âge adulte, dans The King of Staten Island, il s’agit de la difficulté qu’éprouve un jeune homme à quitter l’âge de l’adolescence. Vivant chez sa mère dans l’arrondissement de Staten Island et constatant son échec personnel face à la réussite académique de sa sœur cadette Claire (Maude Apatow), Scott passe la majorité de son temps à errer avec ses amis et à consommer de la drogue.

Rêvant de devenir tatoueur, il utilise le corps de ses amiEs afin de s’exercer, et ce, au grand malheur de ceux et celles-ci. Alors que le groupe d’amiEs sont à la plage, un jeune garçon de 9 ans demande à Scott de lui faire un tatouage à l’effigie du Punisher. Malgré le désaccord évident de l’un de ses amiEs, comble de la stupidité, Scott tatoue l’enfant mais ne réussit qu’à tracer une courte ligne sur le bras de celui-ci. Plus tard dans la journée, le père de l’enfant, Ray (Bill Burr) se rend au domicile de Scott et discute avec la mère de celui-ci, Margie (Marisa Tomei).

Malgré son échec personnel, symbolique de la mort du rêve américain, il existe toujours une part d’espoir afin d’améliorer sa condition et être heureux.

Tout comme le père de Scott, Ray est pompier et celui-ci va très rapidement entretenir une liaison amoureuse avec la mère de Scott. Ayant de la difficulté à accepter que sa mère ait été capable de surmonter le deuil de son mari. on assiste au cheminement intérieur d’un jeune homme vers la maturité et vers l’acceptation de la mort de son père. Malgré son échec personnel, symbolique de la mort du rêve américain, il existe toujours une part d’espoir afin d’améliorer sa condition et être heureux. 

Un film pour les admirateurs d’humour noir

Ce qui ressort particulièrement de ce film est la place de l’humour comme mécanisme de défense. Le personnage de Scott utilise l’humour et l’autodérision constamment, ce qui lui permet d’accepter sa condition.  Malgré que le personnage de Scott se perçoit négativement, la relation qu’il entretient avec ses amis donne lieu à de nombreuses conversations absurdes. Quoi de mieux que des blagues de pères morts pour alléger sa peine… L’une des principales raisons de visionner ce film est la présence de l’humoriste Bill Burr qui incarne le stéréotype de l’«Angry white male»  arborant la moustache du personnage du jeu de Monopoly. La force de ce film réside dans la simplicité et la complicité des acteurs et actrices.

En ce sens, The King of Staten Island est un film à voir pour tous les amateurs de Judd Apatow, mais aussi à tous ceux et celles qui désirent découvrir l’humour de Pete Davidson et Bill Burr. 

Suggestions de la semaine

1- Tenet (2020) Christopher Nolan

2- Soul (2020) Pete Docter

3- Palm Springs (2020) Max Barbakow

4- A Futile and Stupid Gesture (2018) David Wain

5- Frank (2014) Lenny Abrahamson

Publicité

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici