Zone-Actu est le nouvel éditorial de votre journal Zone Campus. Il s’agit d’une vitrine qui vous offre un décryptage des événements marquants au Canada et dans le monde.
Depuis l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, cette zone géographique engluée par ses rivalités historiques connaît une escalade quotidienne de la violence.
Cette première sortie de votre éditorial Zone-Actu s’intéresse donc à cette région au regard des passions qu’elle charrie, des opinions qu’elle polarise et des attentions qu’elle cristallise. Si rien n’est fait dans l’urgence, elle pourrait devenir l’épicentre d’un bouleversement majeur de l’équilibre géopolitique mondial.
Géopolitique de la région et acteurs clés
La géopolitique du Moyen-Orient est particulièrement intrigante et évolutive. Cette région occupe depuis l’antiquité une place centrale sur les routes commerciales reliant l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Aujourd’hui, cet avantage géographique se renforce encore grâce à l’expansion croissante des échanges maritimes favorisée par la globalisation. De plus, ses vastes réserves pétrolières ont contribué à faire du Moyen-Orient un enjeu majeur pour les grandes puissances économiques dès la fin des années 1950.
Plusieurs pays rêvent de dominer leur voisinage. L’Arabie saoudite, nation majoritairement sunnite, s’efforce de maintenir son leadership au sein du monde arabe et d’enrayer l’influence persistante de l’Iran. De son côté, l’Iran, pays principalement chiite, tente d’étendre son emprise sur la région et de contrecarrer les ambitions saoudiennes. Israël, grâce à ses alliances stratégiques, sa force militaire et économique joue un rôle crucial. La présence concomitante de ces acteurs clés rend ainsi peu probable l’émergence d’une superpuissance régionale unique, ou même d’une dyarchie.
La région suscite egalement un intérêt accru de la part des grandes puissances. Ce qui exacerbe les tensions et fragilise davantage l’équilibre régional précaire. La Russie tente de renforcer son influence, en particulier en Syrie, et de contrer la présence américaine. La Chine s’est lancée dans une politique d’investissements massifs, notamment dans le cadre des nouvelles routes de la soie. Quant aux États-Unis, ancienne puissance dominante, ils cherchent à préserver leur influence et à garantir la stabilité énergétique.
L’éternel conflit israélo-arabe et ses extensions
Après la création de l’État d’Israël, de nombreux conflits éclatent entre la Palestine et l’État juif ainsi qu’avec les pays voisins comme le Liban. En 1987, le Hamas est créé durant la première Intifada, aussi nommée la première guerre des pierres. Ce mouvement qui préconise la lutte armée s’oppose aux processus de paix tels que ceux négociés dans le cadre des accords d’Oslo de 1993 et se postionne comme le premier adversaire d’Israël.
Israël contre le Hamas
Depuis le 7 octobre 2023, on assiste au retour d’un conflit armé entre le Hamas et Israël avec des conséquences humanitaires catastrophiques. Le Zone Campus s’est penché sur cette actualité dans deux publications : « L’opération du Hamas “déluge d’Al-Aqsa” contre Israël : quelles conséquences ? » et « Guerre Israël-Hamas : peut-on sortir du triangle des Bermudes ? ». Vous pouvez consulter ces deux articles pour mieux comprendre le conflit en cours entre le Hamas et l’État d’Israël.
Escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah
Près d’un an après le début de la guerre à Gaza, l’escalade des violences ces derniers jours entre Israël et le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a ravivé la crainte d’un conflit à grande échelle au Moyen-Orient. Le bilan humain est déjà lourd : selon le ministre libanais de la Santé, les premières frappes israéliennes ont fait au moins 569 morts. Ces chiffres ne cessent d’augmenter. Jamais depuis 2006, le conflit entre le mouvement islamiste chiite libanais et l’État hébreu n’avait atteint une telle intensité. De son côté, le Hezbollah a revendiqué des tirs de missiles Fadi 2 vers Israël et annoncés avoir visé des sites militaires près d’Haïfa, la grande ville du nord, dont une « usine d’explosifs » à environ 60 kilomètres de la frontière libanaise, ainsi que la ville de Kiryat Shmona.
La paix a-t-elle encore un avenir ?
En septembre 2020, Israël concluait des traités de paix historiques avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn, baptisés « accords d’Abraham ». Ces mêmes accords furent ultérieurement signés avec le Maroc et le Soudan. De plus, des pourparlers étaient engagés avec l’Arabie saoudite. Cependant, ces efforts de normalisation sont actuellement menacés par le conflit armé opposant Israël au Hamas. La nécessité d’une action internationale concertée pour résoudre la crise s’impose. Peut-on espérer une trêve imminente ? Hélas, je crains que ce soit impossible. Il n’y a pas de perspective claire sur la manière dont la diplomatie pourrait évoluer, car aucune partie impliquée ne montre actuellement sa détermination à cesser les hostilités.
Bien que certains pays, tels que la France et les États-Unis, prennent des mesures pour encourager une résolution pacifique du conflit, il faut se rendre à l’évidence : la guerre continue et va sans doute davantage prospérer.