Zone techno : La robotisation au service de l’agriculture

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carolanne proulx

Eh oui, vous avez bien lu. Il s’agit bien d’une chronique à saveur technologique. Alors pourquoi vous parlerais-je d’agriculture? C’est pour vous présenter une nouvelle des plus exceptionnelles. Une entreprise bien de chez nous s’apprête à révolutionner le monde de l’agriculture grâce à la robotisation. Comment? me demanderez-vous. Les quelques lignes qui suivent devraient répondre à cette question.

L’entreprise Elmec fera le lancement cet automne de son tracteur électrique entièrement autonome.

C’est à Shawinigan qu’un manufacturier de bornes de recharge résidentielles a créé un projet révolutionnaire tant pour le domaine de l’agriculture que celui de la robotique. L’entreprise Elmec fera le lancement cet automne de son tracteur électrique entièrement autonome. Oui, vous n’avez pas rêvé. Nous sommes donc tout près de la voiture autonome tant rêvée.

Après 5 ans de recherches, le président et directeur général de l’entreprise, Jean-Marc Pittet, peut enfin voir le prototype de son tracteur intelligent travailler dans les champs. Le projet qu’il a intitulé Erion porte enfin ses fruits. L’entreprise a testé pour la toute première fois son prototype en décembre dernier à Blainville et compte bien ne pas s’arrêter là.

Description : Gros plan sur les roues et les mécanismes d'un tracteur robot
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Le dessous de la bête, Erion, le tracteur électrique autonome. Photo : Gracieuseté de l’Institut du véhicule innovant

Elmec : Une entreprise bien de chez nous

Fondée il y a un peu plus de 25 ans, Elmec est une entreprise basée à Shawinigan dans le secteur Grand-Mère. Au fil des ans, elle s’est spécialisée dans le secteur de l’électromécanique. Elle est surtout connue pour sa gamme de bornes de recharge EVduty qui couvrent les secteurs résidentiel, commercial et institutionnel.

Avec le développement et la commercialisation des voitures électriques, Elmec a connu une croissance remarquable ces dernières années. Elle est un chef de fils dans le domaine de l’électromécanique et elle a de quoi nous rendre très fiers de notre région.

Erion : Comment en est-on arrivé là?

Ce projet d’automatisation n’est pas le premier d’Elmec. En effet, en 2016, l’entreprise shawiniganaise avait mis au point Elmec 1, un tracteur automatisé de style tondeuse à gazon. Le but premier de ce projet : combattre les mauvaises herbes dans les champs sans l’utilisation de pesticides et de produits chimiques en tout genre. Il devait aussi éventuellement remplacer les travailleurs agricoles dans cette tâche ardue et ingrate.

Elmec 1 était un projet ambitieux, mais aussi très coûteux. Le premier prototype avait coûté plus de 3 millions de dollars à concevoir, mais il a jeté les bases pour un projet de plus grande envergure, Erion.

Un tracteur autonome : Mais comment ça marche?

Description : Elmec veut révolutionner l’industrie agricole
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Dessin technique du prototype Photo : Gracieuseté d’Elmec

En association avec l’Institut du véhicule innovant, le tracteur électrique autonome Erion est à la fine pointe de la technologie. Tout comme son prédécesseur, Elmec 1, Erion est muni de plusieurs capteurs afin de lui permettre de se déplacer sans intervention humaine. Le plus important capteur est bien évidemment le GPS qui permet au tracteur de se positionner dans son environnement.

Si pour une raison ou pour une autre, le GPS venait à faillir, un autre capteur pourrait l’aider dans ses déplacements. Il s’agit d’une centrale inertielle. Le terme peut sembler rebutant, mais la chose qui est à retenir est qu’elle fonctionne comme une boussole magnétique. Elle permet donc au tracteur de s’orienter selon les points cardinaux.

Erion est aussi équipé de capteurs perceptifs, tels des rayons laser, afin de lui permettre de mieux « voir » les obstacles dans son environnement. Ces capteurs perceptifs jumelés avec un logiciel de reconnaissance d’obstacles permettent au tracteur de les détecter, mais aussi de s’arrêter lorsqu’il en rencontre. Erion est donc aussi sécuritaire qu’intelligent.

Autres applications futures

L’ambition de M. Pittet et de l’Institut du véhicule innovant ne s’arrête pas là. Après le lancement d’Erion, il serait possible d’utiliser les principes de sa conception dans le cadre d’autres projets. De fait, les applications potentielles sont nombreuses. Il serait possible de recréer l’expérience dans le domaine des transports de personnes par exemple.

Après le lancement d’Erion, il serait possible d’utiliser les principes de sa conception dans le cadre d’autres projets.

Ainsi, il ne serait pas fou de croire que bientôt nous pourrions voir apparaître des navettes autonomes sur les campus universitaires. Il est à noter toutefois, en considérant les fonctions actuelles d’Erion, que les véhicules qui utiliseraient cette technologie ne pourraient être utilisés que dans des secteurs hors route, puisqu’Erion suit un peu les mêmes principes qu’un ascenseur horizontal.

Ce n’est donc pas demain la veille que nous verrons des voitures autonomes sillonner nos routes, mais il ne faut pas perdre espoir. Nous sommes sur la bonne voie. Si un projet tel qu’Erion a vu le jour et ce, dans notre propre cour, il est facile d’imaginer que l’avenir est rempli de surprises. Comme dirait Oscar Wilde, « Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies » …

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