D’une foulée à l’autre : À la recherche d’un vrai numéro un

0
Publicité

Qu’ont en commun des athlètes tels que Wayne Gretzky (détenteur de nombreux records encore inégalés lors de sa carrière de 21 ans dans la LNH), Patrick Makau (actuel recordman mondial au marathon avec un temps de 2 h 03 min et 38 s réalisé en 2011) et Roger Federer (76 titres en simple dont 17 en Grand Chelem ainsi que numéro 1 mondial au classement de l’ATP pendant plus de 300 semaines non consécutives)?

Oui, ils constituent tous d’extraordinaires phénomènes dans leurs disciplines respectives. Oui, ils appartiennent tous au club sélect des sportifs ayant marqué l’histoire par leurs incroyables prouesses. Oui, leurs exploits sont tous légitimes et complètement exempts de magouilles – à tout le moins, jusqu’à la preuve du contraire. Mais ce n’est pas tout.

Wayne Gretzky, Patrick Makau et Roger Federer occupent tous trois le titre de «meilleur athlète au monde» dans la tête et le cœur de leurs admirateurs respectifs. Et ils ne sont pas les seuls. Peu importe que l’on parle d’une discipline sportive archi-populaire comme le football ou d’une autre un tantinet plus obscur comme le Cross Fit, ça ne manque jamais : leurs fanatiques – généralement eux-mêmes des pratiquants – clament haut et fort que ce sont leurs plus illustres athlètes qui occupent la plus haute marche de ce palmarès fictif mais néanmoins couru. Comportement suffisant et plein de fatuité ou processus tout à fait normal, voire même attendu?

Chose certaine, ce parti pris constitue un biais de sélection qui, à moins d’être mis de côté, empêche toute réflexion objective sur cette question ô combien intrigante. Laissez-vous prendre au jeu et songez-y un instant : qui est vraiment le meilleur athlète au monde? Quelles sont ses qualités? Dans quelle discipline évolue-t-il? Mais surtout, existe-t-il? À la recherche de cette incarnation de l’excellence.

 

Tour d’horizon

 

D’emblée, il convient d’écarter l’ensemble des disciplines s’inscrivant dans une certaine marginalité. La raison : de par leur caractère souvent très disparate et sensationnel, elles dégagent une aura de superficialité et, disons-le carrément, d’hermétisme. Trop éloignées de la définition communément admise de sport, dénuées d’un réel rayonnement dans la société et exemptes d’une quelconque culture de performance crédible, légitime, les disciplines telles que le pole dance, l’unicycle et le mini-putt – pour n’en citer que quelques-unes – sont exclues de la course.

Viennent ensuite tous les sports où la polyvalence des athlètes n’est manifestement pas au rendez-vous. En terme de déterminants de la performance, nous parlerions ici d’athlètes peu complets, voire même unidimensionnels, ne faisant appel qu’à certaines qualités bien spécifiques lorsque vient le temps de performer. Ainsi, nous pouvons donc exclure tous les sports d’endurance sans exception ainsi qu’une grande partie de ceux dits techniques et d’équipe. En fait, lorsque regardées sous l’angle de la polyvalence, la très grande majorité des disciplines ne passent pas le test et très peu aspirent vraiment aux grands honneurs. Il n’y a pas à dire, la compétition se complique sérieusement.

Laissez-vous prendre au jeu et songez-y un instant : qui est vraiment le meilleur athlète au monde? Quelles sont ses qualités? Dans quelle discipline évolue-t-il? Mais surtout, existe-t-il?

Bien sûr, il y a les adeptes de Cross Fit qui prétendent, non sans une certaine logique, que leurs athlètes sont complets puisqu’ils se doivent d’exceller dans tous les domaines reconnus – ils en dénombrent dix au total – du fitness, de l’endurance musculaire et cardiovasculaire en passant par la force, la flexibilité et tutti quanti. Seul petit hic ici : bien que noble, cet objectif n’en demeure pas moins complètement vain puisqu’en aucun cas les qualités chèrement développées ne serviront dans des situations concrètes et utiles. Autrement dit, rien ne sert d’être en super forme physique si cette dernière ne rend aucunement service à l’ensemble de la collectivité. Même s’il en restait déjà très peu, les candidats répondant réellement à ce critère se font encore plus rares. En fait, en reste-t-il?

Dans le cosmos

Si, il y a bien une candidature qui, bien que critiquable – vous comprendrez que l’athlète parfait n’est en fait qu’un mythe –, répond à l’ensemble des critères mentionnés précédemment. Non seulement sa discipline est-elle universellement reconnue ainsi que polyvalence, mais en plus, elle s’inscrit dans une démarche d’exploration de l’inconnu, de l’infini. Bien que sa pratique ait lieu à des milliers de kilomètres au-dessus de nos têtes, elle n’en demeure pas moins largement publicisée, car cruciale à l’avancement de l’humanité. Son identité? Je vous la donne en mille : l’astronaute.

En effet, ne devient pas homme de l’espace qui veut! En mai 2008, lors du dernier appel de candidature par l’Agence Spatiale Canadienne, c’est 5 531 candidats qui se sont portés volontaires. Sur ce nombre, seulement deux élus ont «survécu» au processus de sélection monstre d’une durée d’une année composé de nombreux examens médicaux, de tests d’aptitudes les plus divers (calcul mental, coordination), de tests de personnalité, de simulations en robotique et en pilotage, de mises en situation variées (individuelles, en équipe, sous pression, en conditions extrêmes), d’innombrables entrevues et, immanquablement, de tests d’aptitudes sportives (athlétisme, natation, force, etc.).

Le but : dénicher un candidat – candidat qui, soit dit en passant, est généralement médecin, ingénieur, astrophysicien et polyglotte – fiable, parfaitement équilibré, bref, passe-partout. Et tout ça, ce n’est que pour la sélection; viennent ensuite l’entraînement perpétuel et, bien sûr, les éreintantes missions spatiales.

Publicité

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici