La climato-réaliste: La pollution numérique en quelques clics

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Magali Boisvert. Photo: Mathieu Plante
Magali Boisvert. Photo: Mathieu Plante

Si vous consultez cette chronique sur votre cellulaire ou votre ordinateur, vous créez indirectement de la pollution. Oui, oui! Ne fermez pas cet onglet, car il pourrait vous permettre de réduire la pollution numérique.

La pollution numérique, c’est l’énergie et les ressources consommés au sujet de l’informatique. Selon Greenpeace, «le secteur informatique représente aujourd’hui environ 7% de la consommation mondiale d’électricité». En 2018, il dépasse le secteur de l’aviation, qui pourtant est reconnu pour son immense gourmandise en matière d’énergie.

Les impacts de la pollution numérique s’étalent sur les quatre volants du secteur informatique, c’est-à-dire les réseaux, les centres de données, les appareils et la fabrication de ceux-ci. La pollution est créée dès le moment où les fabricants d’appareils électroniques extraient les métaux nécessaires, ce qui cause beaucoup de dommages au sol et à l’environnement. N’oublions pas que la fabrication des appareils fait aussi souvent appel à de la main-d’œuvre sous-payée dans de mauvaises conditions.

En supprimant 1000 courriels, vous réduisez votre empreinte de 1000 kg de CO2.

Vous pensiez, comme moi jusqu’à récemment, que de passer au numérique était toujours nécessairement plus écologique? Ne vous faites pas de souci, on s’est tou.te.s les deux trompé.e.s, du moins en partie.

Par exemple, les serveurs qui traitent nos données doivent être alimentés et surtout, refroidis, ce qui gruge de l’énergie. Une heure passée sur la Toile par la population mondiale correspond à la pollution créée par 4000 allers-retours entre Paris et New-York, c’est-à-dire 4000 tonnes de pétrole. Je sais, je sais, j’ai le don de vous faire peur avec ces statistiques alarmantes. Cependant, vous pouvez dès maintenant poser des gestes concrets afin de réduire votre empreinte écologique virtuelle.

Réduire son impact, un clic à la fois

D’abord, un ménage s’impose. N’êtes-vous pas fatigué.e.s de voir les mêmes pourriels et infolettres indésirés se pointer le nez dans votre boîte de réception? Dites-leur adieu en faisant un bon désencombrement virtuel. Forbes (édition de France) avance qu’en supprimant 1000 courriels, vous réduisez votre empreinte de 1000 kg de CO2. Les courriels qui restent dans votre boîte continuent à être traités par les serveurs web et produisent donc encore un impact.

Et cela ne s’arrête pas aux courriels! Supprimez des photos datées sur votre cellulaire pour faire de la place, supprimez des favoris Internet que vous ne consultez plus, supprimez les films téléchargés illégalement sur votre disque dur… Allez, vous verrez, c’est très libérateur.

Une fois le ménage de printemps effectué et que vous vous sentez d’attaque, vous pouvez installer des outils et applications vertes. Mon coup de cœur virtuel de l’année dernière était le moteur de recherche Ecosia, qui plante des arbres grâce à vos recherches. En affichant de la publicité, les gestionnaires récoltent les montants nécessaires pour planter des arbres dans des pays qui en ont besoin. Ces gens estiment qu’un arbre est planté après 45 recherches sur leur moteur. J’ai donc planté 13 arbres à moi seule! Il y a une myriade d’applications et d’outils similaires, il suffit de fouiller un brin.

Faire attention à vos objets vous fait économiser.

«Manon, pèse sur le piton!»

En ce qui a trait aux appareils électroniques, il y a trois étapes dans le cycle de vie de l’appareil qui peuvent être plus écologiques: l’achat, le soin et enfin la fin de vie du produit. Lorsque l’on se procure un cellulaire ou un portable, par exemple, il est important de magasiner. D’abord, privilégier les produits usagés est une option idéale, mais souvent peu fiable; renseignez-vous alors dans votre entourage pour voir si quelqu’un ne se débarrasse pas d’un ancien modèle de téléphone intelligent pour se procurer la nouvelle version.

Dans mon cas, j’ai hérité gratuitement de l’ancien cellulaire d’une amie, qui l’avait elle-même eue d’une autre. Certes, il n’est pas jeune, mais il fonctionne très bien — et je ne paie que 15$ par mois grâce à mon forfait à la carte. Il est avantageux aussi de se renseigner sur les marques les plus écoresponsables: Apple, Adobe, Microsoft… Greenpeace a établi un classement de toutes sortes de compagnies informatiques, c’est un guide pertinent.

Écolo, c’est respecter tout, de la terre au cellulaire.

Pour prendre soin de votre appareil et ainsi prolonger sa durée de vie — et faire un doigt d’honneur à l’obsolescence programmée —, voici quelques trucs. Il est préférable d’éteindre l’appareil lorsqu’il ne sert plus (la nuit, par exemple), ou du moins, pour le cellulaire, de le mettre en mode avion (non seulement votre batterie durera plus longtemps, mais vous serez aussi plus zen sans toutes vos notifications!).

Une grande partie de l’énergie consommée par les appareils servent à les ventiler; tâchez donc de limiter la surchauffe en plaçant votre portable sur une surface comme une table au lieu de le mettre sur une doudou. Aussi, cela va de soi, prendre soin de son appareil est primordial; faire attention à vos objets vous fera économiser.

Finalement, pour honorer la vie de votre appareil, vous pouvez aller le porter dans l’Electrobac, le bac près de la bibliothèque de l’UQTR qui recycle les appareils, fils, disques, tout le patatras. Les magasins comme Bureau en gros et Future Shop récupèrent aussi grand nombre de produits électroniques. Être écolo, c’est respecter tout, de la terre au cellulaire.

 

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