La climato-réaliste : le 27 septembre, la maison est en feu

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Magali Boisvert. Photo: David Ferron.

Me voilà de retour avec mon chapeau fleuri de chroniqueuse environnement, nouvellement enfilé par-dessus celui, plus sérieux – de type chapeau melon, ou disons un chapeau haut-de-forme –, de cheffe de pupitre du Zone Campus. Après tout, mon nouveau titre exige un couvre-chef[fe] qui a de l’allure.

On se voit ce vendredi 27 septembre

Comme vous le savez, je l’espère, toute la population étudiante est invitée à participer à la marche pour le climat ce vendredi 27 septembre, levée de cours comprise. Certain.e.s se souviendront peut-être du 15 mars, où, disons-le, la mobilisation étudiante a été quelque peu… chaotique.  J’en sais quelque chose.

Cette fois, l’AGEUQTR, dans la vision du mouvement de grève inspiré par Greta Thunberg et porté à l’UQTR par le groupe «La planète s’invite à l’université», a conclu une levée de cours avec le rectorat. Bonne nouvelle ? À mon humble avis, c’est une bonne chose que l’administration se range à nos côtés, qu’elle soit de bonne foi ou pas.

Une marche bien préparée

Le chemin est donc libéré pour l’ensemble de la population étudiante afin que tous et toutes puissent nous joindre de midi à 15h lors de la marche pour le climat de Trois-Rivières, qui rassemblera la Mauricie et le Centre-du-Québec. Le Cégep de Trois-Rivières, le Collège Laflèche ainsi que les élèves de la Commission scolaire Chemin-du-Roy, en journée pédagogique, rejoindront la marche.

Un vote a été conduit auprès des étudiant.e.s du Collège Shawinigan. Résultat : 426 pour, 429 contre.

Le groupe organisateur de la marche historique au centre-ville a également mis en place une navette qui s’arrêtera à La Tuque et Shawinigan, en route vers le Parc Champlain (informations sur la page Facebook de l’événement). Des navettes électriques seront aussi à la disposition des participant.e.s afin de les ramener à l’UQTR.

Quant au Collège Shawinigan, un vote référendaire digne du 30 octobre 1995 a été conduit auprès des étudiant.e.s. Résultat : 426 pour, 429 contre. Comme quoi chaque vote compte, pour le meilleur et pour le pire.

Faites comme Greta

Vous doutez de l’importance d’une marche sur les décisions politiques ? Parlez-en à Greta, qui sera à Montréal ce vendredi après avoir vu la manifestation monstre de 150 000 personnes dans la métropole en mars. Greta, qui fait le tour des dirigeant.e.s de ce monde pour leur dire que leur maison est en feu. Greta, qui a traversé l’océan sur un voilier zéro carbone pour nous rejoindre. Greta, qui provoque un pipi nerveux chez les baby-boomers les plus endurci.e.s du pays.

Si la maison est bien en feu, alors sortons dehors, dans les rues, ce 27 septembre. François Legault affirme que les professeur.e.s et les élèves devraient rester sur les bancs d’école ce vendredi. Non seulement la place des enseignant.e.s est aux côtés de leurs classes, mais la place des politicien.ne.s est également aux côtés de ceux et celles qu’ils représentent, non ? À quoi sert la démocratie si les élu.e.s n’écoutent la population qu’en période électorale ?

Une telle marche est conçue pour que de réelles actions collectives en découle.

Le parti Québec Solidaire propose que l’Assemblée nationale à Québec fasse également grève ce vendredi. Je crois que c’est la moindre des choses, parce que c’est directement à eux que s’adressent les jeunes et les moins jeunes qui marcheront vendredi. C’est au Parlement que l’on veut voir du changement.

On marche pour quoi ?

Une telle marche est conçue pour que de réelles actions collectives en découle. Pour que le budget reflète nos priorités ; quand la maison est en feu, ce n’est pas le temps d’investir dans de plus beaux rideaux.

On marchera pour un investissement massif dans les transports collectifs, partout au Québec et surtout en région. On marchera pour que l’on mette de l’argent dans la nécessaire transition énergétique, que l’on laisse derrière nous l’énergie fossile. On marchera pour que l’on bloque l’usine d’urée et de méthanol à Bécancour qui va produire près de 630 000 tonnes de GES par année si on reste les doigts croisés.

Quand la maison est en feu, ce n’est pas le temps d’investir dans de plus beaux rideaux.

On marchera pour que des réglementations soient adoptées afin que le plastique à usage unique soit banni comme c’est déjà annoncé dans l’Union Européenne. On marchera pour que nos gouvernements n’achètent plus jamais de pipeline parce que nous ne dépendrons plus du pétrole. On marchera pour que les élu.e.s municipaux agissent par rapport à la déclaration d’urgence climatique qu’ils et elles ont adoptée en décembre.

On marchera pour que le compost soit une évidence et non pas un geste remis éternellement à plus tard. On marchera pour faire enrager le plus d’internautes climatosceptiques possible – pipi nerveux, crise de nerfs, crachats majuscules dans les commentaires de TVA Nouvelles.

27 septembre boomers

Puis, peut-être, avec beaucoup d’espoir, ils.elles jetteront un petit regard vers leurs petits-enfants qui seront les premier.ère.s à sentir les flammes croquer leurs vêtements pendant que la porte de la maison enflammée a été verrouillée par les ancien.ne.s propriétaires.

On marchera vers une vraie décroissance, vers la fin des centres d’achats et le début des centres de troc. Vers le retour en force des commerces locaux, des boulangeries qui sentent notre enfance et les épiceries de quartier qui connaissent notre prénom.

On se voit ce vendredi.

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