La zone grise: Mathieu Bock-Côté et les failles de la pensée

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La zone grise est l’éditorial bimensuel du Zone Campus. Dans ce dernier, Laura Lafrance y partage ses opinions et pensées du moment, et ce, sur une variété de sujets.

On est déjà rendu à ce moment de l’année où, malgré toutes mes bonnes volontés, je ne peux m’empêcher de répondre aux propos de Mathieu Bock-Côté. Si la dernière fois c’était sa prise de parole sur le pronom « iel » qui m’avait fait réagir, il s’agit cette fois-ci de son interaction virtuelle des derniers jours avec la chercheuse, réalisatrice et féministe Léa Clermont-Dion.

La saga commence alors que Clermont-Dion participe à la balado Contact où elle est interviewée par Stéphan Bureau. La première minute de l’interview montre un segment subséquent de celle-ci où Clermont-Dion fait référence à sa ville natale, Rawdon, en disant que celle-ci est plutôt « white trash pittoresque ». Si l’utilisation de cette expression plutôt douteuse de la part de Clermont-Dion est regrettable, elle revient sur ses propos quelques instants plus tard lorsque Bureau lui fait remarquer que ceux-ci sont « méprisants. » Elle explique qu’il faut « éviter de stigmatiser et moi, je le fais plutôt avec humour. C’est vrai qu’il y a de la condescendance là-dedans et qu’il faut faire attention. »

Pour moi, le fait que Clermont-Dion soit capable de reconnaître que ses paroles n’ont pas été impeccables pour ensuite les rectifier indique qu’elle fait preuve d’une certaine forme de bonne volonté. Toutefois, il n’est pas possible d’en dire autant de Bock-Côté, qui ne semble avoir écouté que la première minute de l’entrevue, si l’on se fie à sa chronique.

MBC et ses dérives

Dès les premières lignes de son texte, MBC utilise des faussetés et des raccourcis intellectuels pour faire réagir son lectorat. Il écrit que « De ceux qu’on appelle les Blancs, on peut tout dire, on peut les maudire, les ridiculiser, les humilier : cela est considéré comme juste et bon. Mais la moindre parole critique ou sceptique à l’endroit des minorités peut vous valoir le bannissement médiatique immédiat et la peine de mort sociale. C’est ce qu’on pourrait appeler la logique du deux poids, deux mesures. » Ici, pour ceux et celles qui pourraient encore en douter, Bock-Côté avance que ce qu’il appelle le « wokisme » encouragerait la haine et l’humiliation. Je ne sais d’où il sort cette idée, mais les personnes qui luttent contre le racisme cherchent généralement à éradiquer la violence de nos institutions sociales. Peut-être fait-il référence à d’autres individus plus radicalisés, mais il s’agirait bel et bien d’une minorité.

Même si MBC dit que les médias banniraient un texte qui critique une minorité sociale, il n’y a pas si longtemps, Le Devoir publiait un texte où plusieurs se prononcent justement sur le traitement réservé aux femmes en Afghanistan et en Iran, et ce, de façon très nuancée. J’ai plutôt l’impression que Bock-Côté s’imagine vivre dans un climat fasciste où une seule idéologie serait véhiculée. Si c’était le cas, il lui serait impossible de publier ses écrits dans le Journal de Montréal, l’un des médias les plus importants de la province.

Clermont-Dion réplique, MBC continue de faire son MBC

Quelque temps après la publication du texte de MBC, Clermont-Dion lui répond par l’entremise d’une publication Instagram. Si je vous laisse le plaisir d’en prendre connaissance par vous-même, il importe de souligner que Clermont-Dion est l’une des premières personnes, à ma connaissance, à répondre avec autant de tact au sociologue conservateur ; cette dernière n’a pas hésité à dire que MBC fait dans les sophismes et que son discours est tout simplement dangereux. Là où la situation devient franchement loufoque, c’est lorsque Bock-Côté répond (en compagnie de Richard Martineau de façon non-ironique) à cette fameuse publication en disant que Clermont-Dion « ne revient pas du tout sur son propos et cherche à faire une forme de scandale dans le scandale ». Cependant, Bock-Côté ne revient pas non plus sur ce qu’il a dit originalement dans son texte et refuse de se remettre en question. Il prétend plutôt se faire lyncher sur la place publique parce que Clermont-Dion refuserait de se faire critiquer.

Est-il nécessaire de dire que les propos de MBC, en plus d’être paternalistes, ne font que trahir les failles de sa pensée? Le Québec est un bien petit peuple si son plus grand intellectuel, ou du moins le seul qui mérite une chronique dans le Journal de Montréal, repose dans la personne de MBC. Je vote pour un avenir où les médias québécois se distinguent par leurs discours nuancés et diversifiés. Bock-Côté, avec ses multiples chroniques mensuelles, raconte la même sauce texte après texte et il est plus que temps que cela cesse.

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3 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,

    Je suis consternée par la faiblesse de votre argumentation, mademoiselle Laura Lafrance. Ça en est franchement pathétique.

    « Voici le jolie histoire de la gentille jeune femme et du vieux monsieur borné »

    Comme c’est facile. Et PRIMAIRE.

    Ce n’est pas avec des papiers de cette sorte, Mlle Lafrance, que vous allez vous faire la réputation d’un « esprit pensant ». Et c’est bien triste.

    Voici donc, en rappel, le lignes que j’ai fait parvenir à mademoiselle Clermont-Dion dans les dernières heures.

    Aux lectrices et lecteurs de se faire leur « propre » opinion.

    ————————————-

    Mademoiselle Léa Clermont-Dion,

    Sujet : http://www.cliqueduplateau.com/2023/03/22/mbc-dit-que-lea-clermont-dion-fait-du-racisme-anti-blanc (lea.clermontdion@concordia.ca)

    C’est franchement dégoûtant de salir une personne ainsi, de bas en haut, simplement pour échapper à vos propres errances (pour demeurer poli).

    Je ne vous connaissais pas avant ce « incident ». Ou très, très vaguement.

    Et je dois bien admettre aujourd’hui que ça ne me manquait pas.

    Vous êtes une personne extraordinairement méprisante,
    et complètement égarée dans votre petit moi surprotégé.

    Ce qui révèle la maturité d’une enfant.

    (De fait, vous me faites penser au personnage de Nellie Oleson, dans La Petite maison dans la prairie)

    Enfant, dis-je, pour laquelle une critique justifiée (et quand même celle-ci le serait peu, voire pas du tout : on n’a pas le contrôle sur ce que les gens pensent de nous…) se transforme illico en… diffamation contre son adorable et intouchable petite personne.

    C’est hallucinant un narcissisme pareil.

    Plutôt que de vous comporter en adulte, vous régurgitez, littéralement, sur une personne en lui accolant tous les travers possibles. Pour le coup, ce que vous faites dans ce texte de votre cru c’est effectivement de la DIFFAMATION.

    Et c’est franchement révulsif.
    Profondément irrespectueux. Pour dire le moins.

    Je ne connais pas personnellement monsieur Bock-Côté. Et je ne partage pas aveuglement toutes ses idées.

    Mais je l’ai suffisamment lu et entendu, dans les dernières années, pour savoir, et en être sûr, que le portrait que vous dressez de lui ne correspond pas du tout à la réalité.

    J’en déduis que vous êtes capable, mademoiselle Clermont-Dion, de toutes les bassesses pour « protéger » l’image que vous vous faites – et offrez – de vous-même.

    Mademoiselle Clermont-Dion, vous êtes, hélas, ce que l’on appelle une personnalité toxique.

    Aussi je ne saurais trop vous encourager – je le dis sincèrement, sans volonté de vous blesser – à « consulter ».

    Car si vous persistez dans ce type de comportement malsain, égocentrique, il n’y a personne, personne, qui pourra vous supporter dans sa vie.

    Pas plus de quarante-huit heures, en tout cas.

    Un être méprisant est pour ainsi dire, par définition, un être méprisable.

    Vous vous préparez une vie bien triste et bien pénible en vous « obstinant », à votre âge théoriquement adulte, à vous conduire comme une petite enfant gâtée.

    À qui tout lui est dû d’office.

    Et pour qui toute égratignure publique de son épiderme constitue un crime de lèse-majesté. Et que par conséquent l’« auteur(e) » d’un pareil « affront » à votre sérénissime personne doit se voir, par vos soins, souillé sur-le-champ, de toutes les manières possibles.

    Du Nellie Oleson tout plein, en effet.

    De grâce, sortez de votre suffisance pathologico-nombriliste.
    Avant d’en crever d’inanition par votre propre incurie.

    Avant de vous faire détester par le Québec tout entier.
    Ou partout ailleurs où vous irez.

    Car vous ne pourrez jamais vous fuir vous-même.

    Bonne chance, Léa.
    Car vous en aurez vraiment besoin.

    Louise Laurendeau – Une féministe aux deux ailes,
    mais qui renvoie à un féminisme tout autre que celui – étonnamment infantile et immature – que vous prônez. Visiblement, sans trop savoir de quoi vous parlez. On n’affronte pas, jeune femme, les problèmes la tête bourrée de préjugés, d’idées préconçues et de la conviction intime de sa supériorité morale. Sinon intellectuelle. Et tout ceci bien emballé dans la certitude de sa vérité indiscutable.

    PS : Bien honnêtement, j’incline de plus en plus à penser que Michel Venne n’était peut-être pas le vrai « loup » dans cette (autre) histoire passée. Quand un individu se comporte comme vous le faites avec MBC ici, on se dit que cette « fille » est vraiment prête à dire et à faire n’importe quoi pour emporter l’adhésion. Mépris, salissage, mensonge, procès d’intention, malhonnêteté intellectuelle… Décidément, avec une amie comme vous il y a de quoi s’ennuyer de ses ennemi(e)s. Ça sent franchement l’horreur. Une éternelle enfant-reine dans un corps d’adulte ???

  2. Madame Laurendeau,

    J’espère que vous allez bien et je vous remercie de l’intérêt que vous portez à nos chroniques.

    De bonne foi, nous en permettons la publication. Nous vous avertissons que ça sera la dernière fois pour ce genre de commentaire. Nous vous invitons, à l’avenir, à avoir un ton respectueux lorsque vous souhaitez débattre sur notre site.

    Au plaisir,

    Alexis Lambert, Directeur général

  3. Louise, est -ce vraiment votre prénom? J’ai du mal à penser qu’une femme puisse être aussi condescendante. Même MBC n’ecrirait ce ramassis de clichés même si en matière de rapports hommes-femmes, il ne semble pas connaître grand chose. Il n’a qu’une obsession et rien d’autre ne l’intéresse: le mâle blanc presumément maltraité.

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