L’art de monter une mayonnaise et autres propos comestibles: Pelleter dans la cour du voisin

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Au moment d’écrire cette chronique, le potentiel déversement du tiers des égouts de la ville de Montréal dans le fleuve Saint-Laurent occupe les manchettes de l’actualité. Les différents acteurs de ce conflit se lancent la balle et avancent des arguments de toute sorte afin d’éviter d’être tenus responsables du rejet de 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve. Pour illustrer ce volume remarquable, imaginez que l’équivalent de quatre stades olympiques se transforme en une grande cuve de toilette dont on relâcherait le contenu dans le fleuve. Je vous laisse le soin d’imaginer le contenu que vous voulez…

Cette situation reflète bien la tendance à minimiser la nécessité d’agir en matière de protection de l’environnement au profit d’engagements politiques qui mettent l’économie au cœur de leurs préoccupations.

Les exemples fusent. Pensons aux projets d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures dans le golfe du St-Laurent qui soulèvent l’inquiétude, car ils représentent une menace pour les écosystèmes marins uniques qui s’y trouvent et pour la population côtière en cas de déversement. On se souviendra de l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique.

Autre cas: le gouvernement conservateur de Harper a fait passer le nombre de cours d’eau (lacs et rivières) protégés du Canada de 2,5 millions à 159. Bref, on dirait à tous les paliers politiques, la protection de l’environnement ressort perdante lorsqu’elle doit se confronter à des enjeux économiques de tout ordre.

S’indigner par le biais de lettres ouvertes, manifester, signer des pétitions, voter pour des partis qui proposent des mesures environnementales réalistes et nécessaires sont les options que la société démocratique met à la disposition du citoyen. Malgré tout, cela s’avère insuffisant pour changer les choses en profondeur.

Quoi faire alors?

Cesser de se désoler et de pelleter les problèmes dans la cour du voisin. Diverses actions citoyennes faites au quotidien offrent la possibilité de réduire les impacts de nos modes de vie sur l’environnement, mais aussi de modifier les mentalités afin que ces gestes individuels se répercutent sur ceux des dirigeants.

Par où commencer?

Du 19 au 25 octobre se tient la Semaine québécoise de la réduction des déchets (SQRD). On retrouve sur leur site internet (www.sqrd.org) divers défis pour minimiser la production de déchets qui s’adressent autant au milieu scolaire, entrepreneurial, citoyen que municipal. Parmi ces défis, on note la réalisation d’une boite à lunch zéro déchet ou encore l’organisation d’un atelier sur le compostage. Un truc simple et efficace à garder en tête durant cette semaine: les 3R, c’est-à-dire réduire, réutiliser et recycler.

Le défi des étudiants de l’UQTR dans le cadre de la SQRD concerne un véritable fléau sur le campus: les tasses à café jetables. Pour sensibiliser la communauté universitaire à ce problème, différentes activités auront lieu dont une exposition de tasses jetables recueillies sur le campus; un moyen saisissant de montrer la quantité excessive de déchets engendrés par cette habitude de consommation.

S’indigner par le biais de lettres ouvertes, manifester, signer des pétitions, voter pour des partis qui proposent des mesures environnementales réalistes et nécessaires sont les options que la société démocratique met à la disposition du citoyen. Malgré tout, cela s’avère insuffisant pour changer les choses en profondeur.

La solution proposée pour diminuer l’utilisation massive de ces contenants est pourtant simple: une tasse réutilisable. Vous l’oubliez toujours à la maison? Achetez-en deux. Une de secours qui trainera dans votre casier ou dans votre voiture. Vous l’oubliez dans votre voiture? À moins de l’avoir garé aux stationnements alternatifs, vous pouvez courir récupérer votre tasse. Une activité physique, 2 points pour Gryffondor!

Et tant qu’à se doter d’une tasse réutilisable, pourquoi ne pas changer vos habitudes en entier? Aux dernières nouvelles, le café de la Chasse Galerie était issu du commerce équitable, en plus d’être abordable et bon. Point bonus: leurs viennoiseries proviennent de la boulangerie Le Panetier et du Buck traiteur, de vrais commerçants locaux…

Ni tout noir ni tout blanc

Même si je semble dresser un portrait peu reluisant de la politique en matière d’environnement, il existe tout de même de nombreuses initiatives qui tentent de faire bouger les choses et de conscientiser les citoyens. La ville de Trois-Rivières connait ces derniers temps une période d’effervescence (nouveaux commerces, restos, microbrasseries, salles de spectacle, etc.) et le mouvement écologique en ressent les effets. Aussi, les travaux d’aménagement de la première ruelle verte de la ville, projet du café Le Bucafin, ont commencé au début du mois d’octobre sous la tutelle du conseiller municipal du district, Jean-François Aubin. Ce projet-pilote pourrait bien se répandre à l’ensemble du secteur Marie-de-l’Incarnation et revitaliser les vieux quartiers de Trois-Rivières.

Dans le même ordre d’idées, Le Temps d’une pinte a aménagé cet été un jardin urbain sur le toit de l’édifice qui abrite cette microbrasserie du centre-ville. Les clients pouvaient déguster les excellents plats de l’établissement cuisinés à partir de légumes et fines herbes cultivés sur les lieux. Le restaurant Éléphant adhère lui aussi à cet engouement du jardin urbain. L’été prochain leur potager prendra de l’expansion puisque s’y ajoutera une terrasse. Ainsi, Trois-Rivières amorce tranquillement des projets qui améliorent le paysage et la qualité de vie de ses citoyens.

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