Eh pétouche! Je viens de rentrer de la confrontation incroyable à laquelle on a eu droit dimanche soir (3 mars) au Colisée entre les Ravens de Carleton et les Patriotes de l’UQTR. Je ne sais pas ce qui m’a fait le plus plaisir : voir les Patriotes remporter un match complètement fou, ou voir près de 2 000 personnes enfin constater que ce spectacle offert sur la glace est un des secrets les mieux gardés dans le sport canadien.
Il suffisait de voir les réactions des deux entraîneurs après la rencontre pour voir à quel point ce match va être longtemps gravé en mémoire. Du côté des vaincus, Marty Johnston peinait à trouver des mots pour expliquer la défaite de sa troupe. «Je ne peux pas être plus fier de mes joueurs, mais on en vient à se demander pourquoi le résultat est le même après tant d’effort…» Visiblement abattu, Johnston faisait référence au fait que les Patriotes ont éliminé les Ravens pour une quatrième fois en cinq ans, et une troisième fois en prolongation de surcroît.
Du côté des gagnants, Gilles Bouchard rayonnait. «Ce genre de matchs transporte ton équipe. Je suis content qu’au final, la meilleure équipe ce soir ait gagné». Son adjoint Simon Nadeau a d’ailleurs mentionné après la rencontre que tout était en place pour un match féérique : la foule, le spectacle, et quatre prolongations!
Un match qui servira à coup sûr de tremplin pour la popularité des Patriotes. Oserais-je dire enfin?
Les honneurs individuels ont également été connus plus tôt cette semaine. Les Patriotes y sont bien représentés. Félix Petit a été nommé joueur par excellence du circuit. Pierre-Luc Lessard, quant à lui, a remporté les titres de défenseur par excellence et de joueur le plus gentilhomme. Ces deux joueurs figurent bien évidemment sur la première équipe d’étoiles du circuit, accompagnés de leur gardien de but Guillaume Nadeau. Et, finalement, Gilles Bouchard a reçu le titre d’entraîneur de l’année dans le circuit ontarien. Gilles Bouchard a réussi cet exploit à sa première année, un fait unique dans le circuit universitaire.
On connaîtra cette semaine le sort réservé à Brett Cook, le défenseur des Lakers de Nipissing. On se souviendra que Cook est ce joueur qui a sauvagement agressé un juge de ligne lors de la dernière rencontre entre les deux équipes à la fin du mois de février. Dans une cause perdue, les Lakers avaient explosé de colère après qu’Olivier Donovan eut asséné un violent coup de bâton à Brandon Biggers avant de retraiter à son banc. Dans la foulée de la mêlée qui s’en est suivie, Cook a frappé le juge de ligne Nicolas Piché d’un solide uppercut droit en plein visage. La ligue n’a toujours pas rendu de décision, préférant rencontrer toutes les instances afin de prendre la décision qui se doit. Pourtant, la décision est bien simple à prendre : c’est banni à vie, c’est tout.
Lorsqu’une ligue te dit que les combats ne sont pas permis dans le circuit parce que l’on souhaite garder l’image d’étudiants-athlètes, éliminer la violence et offrir un spectacle civilisé aux spectateurs, tu ne peux pas laisser passer ce genre d’actions. Je dirais même que je suis surpris que l’Université Nipissing n’ait pas encore elle-même sévi face à Cook, qui a fortement entaché les couleurs de son université.
L’éternel débat des bagarres au hockey a évidemment refait surface, et je dois mentionner que je suis de ceux qui prônent un retour des bagarres dans le circuit universitaire. Le nombre de coups salauds et d’escarmouches qui tournent au vinaigre est beaucoup plus désolant à voir qu’une bagarre entre deux adultes. Quitte à pénaliser sévèrement la bagarre. Par exemple, donner un dix minutes pour bagarre, et une expulsion pour une deuxième, mais sans suspension de grâce. Les joueurs auraient alors à répondre de leurs actes. Dans ce cas précis, une bagarre aurait pu éviter que le spectacle dégénère. Je sais que cela semble paradoxal de prôner une bagarre pour éviter l’assaut sur un officiel, mais c’est néanmoins le cas. Et tout ceux et celles présents au Colisée le soir de l’incident vous diront la même chose.
Qu’à cela ne tienne, les Pats sont champions, devant une des plus grandes foules de l’histoire des Patriotes. Un match épique qui restera longtemps gravé dans la mémoire collective. Maintenant, Trois-Rivières aura à relever le défi que s’annoncent être les Warriors de Waterloo, eux qui ont causé la surprise dans la division Ouest, terminant la saison régulière au sixième rang et éliminant au deuxième tour les dangereux Mustang de l’Université Western, la meilleure équipe du circuit ontarien.
Par la suite, victoire ou pas à la Coupe Queen’s, les Patriotes prendront la route de Saskatoon et participeront au Championnat canadien pour une troisième fois en six ans.
En passant, c’est la deuxième équipe des Patriotes qui performera au niveau national cette année. Les représentants des Patriotes soccer ont, je le rappelle, remporté la médaille de bronze au niveau national à Québec cet automne. Les Patriotes hockey sont donc les deuxièmes cette année à porter nos couleurs sur la scène canadienne. Sans compter les récents succès de Caroline Lapierre-Lemire au niveau national la semaine dernière, elle qui a abaissé le record universitaire canadien au 50m libre en plus de revenir avec trois médailles d’or et une qualification pour les Universiades en Russie. Et, il ne faut surtout pas oublier les athlètes de la formation golf des Patriotes qui participeront à leur deuxième championnat canadien consécutif cet été.
Les Patriotes rayonnent sur la scène nationale, il serait peut-être temps d’en être fiers!