Un peu d’histoire: Petite histoire de la pratique médicale en Nouvelle-France

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Gabriel Senneville. Photo: Mathieu Plante
Gabriel Senneville. Photo: Mathieu Plante

Chers lecteurs et chères lectrices, dans cette chronique historique, j’aimerais aborder avec vous l’histoire de la pratique médicale durant la Nouvelle-France. Plus particulièrement, j’aimerais aborder le rôle des médecins, des chirurgiens et des apothicaires au XVIIIe siècle.  

Des pratiques et des professionnels de la santé en Nouvelle-France 

En Nouvelle-France, les médecins sont formés, tout comme de nos jours, dans les milieux universitaires. La pratique médicale, mais aussi le rôle des médecins, outre la consultation de patients, est d’être en mesure de répondre à trois actes essentiels que sont le diagnostic, le pronostic ainsi que la prescription. 

À cette époque, le médecin du roi demeure le représentant officiel du gouvernement français en ce qui a trait à la santé. De plus, c’est le médecin du roi qui doit prendre en charge les malades de l’Hôtel-Dieu, fondé en 1639 à Québec. Outre cette prise en charge, le médecin du roi doit être en mesure de fournir les soins nécessaires aux nombreux soldats des troupes royales. Par ailleurs, c’est notamment lui qui, en temps d’épidémies, doit intervenir et légiférer au sein de la colonie.  

«Il est mort depuis peu fort regrette et nous laisse a la mercy de quelques chirurgiens qui ne sçavent que penser des playes» – Sœur Marie-Andrée Duplessis de Sainte-Hélène (1734) 

Les médecins, mais plus particulièrement les médecins du roi, sont considérés comme les membres les plus importants et influents de l’élite médicale coloniale. Malgré le titre de médecin, il existe une forte distinction sociale entre les médecins qui pratiquent la médecine sans diplôme officiel, et les médecins ayant terminé leurs études universitaires et possédant le titre de docteur en médecine. 

Outre un pavillon de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Michel Sarrazin était initialement un chirurgien. Après une formation en France, il devient docteur en médecine. À son retour dans la colonie, Michel Sarrazin devient, en 1699, un médecin du roi jusqu’à sa mort, le 8 septembre 1734, des suites d’une forte fièvre lors d’une épidémie.  

Il existe notamment une forte distinction entre les médecins et les chirurgiens. À l’époque, les chirurgiens sont souvent issus d’une formation en France, qui se poursuit par un engagement dans la marine ou dans l’armée. S’occupant régulièrement de dispenser les médicaments, le rôle des chirurgiens «consiste aux opérations qui se font de la main pour guérir des plaies et les autres maladies du corps humain […]. Le propre de la chirurgie est de couper, cautériser, trépaner, réduire les fractures et les luxations». 

Outre un pavillon de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Michel Sarrazin était initialement un chirurgien. 

Par ailleurs, c’est en 1658 que la fonction de lieutenant du premier chirurgien du roi est créée. Par ce titre, Jean Madry, qui est à la fois chirurgien et barbier, devient le premier chirurgien du roi en Nouvelle-France. 

Par conséquent, on voit donc se former une hiérarchie sociale médicale en Nouvelle-France. Plusieurs sœurs œuvrant dans le milieu de la santé, plus particulièrement à l’Hôtel-Dieu, vont déplorer le décès de Michel Sarrazin en 1734, et la présence de chirurgiens qui selon elles ne sont bons qu’à panser des plaies. 

Dans cette optique, je vous présente un court passage d’une lettre écrite en vieux français par Sœur Marie-Andrée Duplessis de Sainte-Hélène: «Je croy ma tres chere amie que vous pouvez vous souvenir de mr Sarrasin medecin en ce pais, fort habile homme que vous avez vû autrefois, il est mort depuis peu fort regrette et nous laisse a la mercy de quelques chirurgiens qui ne sçavent que penser des playes, on demande fortement un medecin».  

En 1723, la ville de Trois-Rivières compte seulement deux praticiens de la santé. 

En plus des médecins et des chirurgiens, la présence des apothicaires n’est pas à négliger. Situés généralement dans les deux grandes villes coloniales que sont Montréal et Québec, les apothicaires possèdent une officine ou ils vendent de nombreux produits liés à la pharmacie. Malgré la présence d’apothicaire à Montréal et à Québec, bon nombre de communautés religieuses vont posséder une apothicairerie. Par conséquent, les communautés religieuses étaient en mesure de préparer les remèdes destinés aux malades, ainsi qu’aux chirurgiens qui en font la demande.  

En Nouvelle-France, le nombre de praticiens de la santé va se modifier en fonction de l’augmentation de la densité de la population. En 1667, la ville de Québec compte près de cinq praticiens de la santé, pour une population de près de 747 habitants, tandis qu’en 1744, l’on en retrouve désormais 11 pour une population de 5051 individus. Pour ce qui est de la ville de Trois-Rivières, le nombre demeure toutefois stable durant toute la période de la Nouvelle-France, avec un nombre de praticiens de la santé se situant entre un ou deuxviii pour une densité de population de 644 habitants en 1765.  

En conclusion, si vous désirez en apprendre davantage sur l’histoire de la médecine en Nouvelle-France, je vous invite fortement à consulter l’ouvrage de Stéphanie Tésio, Histoire de la pharmacie en France et en Nouvelle-France au XVIIIe siècle.

 

TÉSIO, Stéphanie. Histoire de la pharmacie en France et en Nouvelle-France au XVIIIe siècle. Presse de l’Université Laval, Québec, 2009, 331 pages. 

CADOTTE, Marcel, THÉRIAULT, Michel. Hôtel-Dieu. Encyclopédie Canadienne, Juillet 2006, page consultée à l’adresse suivante: http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/hotel-dieu/

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