Par Jean-Sébastien Berthelot, étudiant au Département de chimie-biologie
Toute organisation est créée dans un ou des buts précis résultant d’une problématique qui existait avant sa création. Si on lit les statuts et règlements de l’AGE UQTR, on remarque que sa mission est la suivante : « regrouper les étudiants de l’UQTR afin de promouvoir et de défendre leurs droits et leurs intérêts, notamment en matière pédagogique, culturelle, économique, sociale, d’administration universitaire, et d’assurer leur bien-être physique, moral, intellectuel, social et économique».
Toute organisation vit un phénomène, nommé «institutionnalisation» en sociologie. L’organisation, qui a pour modus operandi la résolution du problème de départ, fait une transition vers le fait de servir sa simple survie. Cet objectif de continuité dans le temps peut aller jusqu’à la volonté de maintien de la problématique ayant mené à sa création. Les associations étudiantes ne font pas exception à cette règle. Il faut donc toujours rester à l’affût, car c’est un phénomène qui n’est pas facile à cerner.
Des signes inquiétants me viennent pourtant à l’esprit. Par exemple, le fait d’accepter, en conseil d’administration, l’offre de contrat de bière de Molson sous la menace de poursuite. L’AGE UQTR est-elle si importante que nous devons faire taire la morale elle-même qui dit que nous ne devons pas négocier avec un fusil sur la tempe?
Mon autre source d’inquiétude est l’absence d’organisation d’une Assemblée générale portant sur le Sommet de l’éducation par le conseil exécutif. Il aura fallu l’initiative d’étudiant(e)s, dont je fais partie, pour que celle-ci ait lieu, et encore là le quorum n’a pas été au rendez-vous. Le manque de support de la part du conseil exécutif, voire même carrément de l’hostilité de certain(e)s exécutant(e)s à l’égard de certains membres requérants à cause du sujet, en est en partie la cause. En espérant qu’une autre AG sera organisée entre le temps de l’écriture de ce texte et sa publication.
Les propos de la présidente de l’association permettent une meilleure compréhension du tout : «C’est bien beau la démocratie directe et la vie étudiante, mais il y a des renouvellements de contrats à faire.» Cette citation sortie du contexte d’une réunion très cordiale n’a pas pour but de diaboliser qui que ce soit, mais bien de souligner la logique inconsciente sous-jacente. Serait-ce possible que l’aspect service alias technocratique de notre chère association prenne le dessus sur la représentativité étudiante et la transmission d’information auprès des membres?